L'infirmière Libérale Magazine n° 341 du 01/11/2017

 

Cahier de formation

Savoir faire

Cas pratique

Mme C., qui s’occupe de son père âgé et en fin de vie, vous dit qu’elle envisage de se mettre à mi-temps pour «  être là pour ses derniers jours », le pronostic vital de celui-ci lui ayant été annoncé comme «  très réservé ». Elle vous demande si vous connaissez des aides auxquelles elle pourrait prétendre.

Vous lui expliquez qu’elle peut demander un congé de proche aidant, qui, avec l’accord de son employeur, peut être transformé en mi-temps. Ce congé lui permet de prétendre à l’allocation journalière d’accompagnement durant 42 jours en cas d’activité à mi-temps dont le montant (pour un mi-temps) sera de 27,68?euros par jour.

PRÉVENIR LE RISQUE D’ÉPUISEMENT

Les aidants sont parfois réticents à ce que l’on s’occupe d’eux et n’expriment pas si facilement leurs difficultés de santé. Pour les professionnels, il convient de rester à l’affût de signes cliniques comme la perte du sommeil, de l’appétit, une perte de poids… On estime que près de la moitié des aidants développent une maladie chronique liée au stress et à l’épuisement. Travailler sur ces réticences, c’est aussi employer les mots justes, éviter ceux qui peuvent culpabiliser et valoriser le rôle d’aidant. Le proche aidant détient un savoir qui en fait souvent un partenaire de l’équipe de soins. Celle-ci doit se poser la question de la façon d’intégrer les savoirs de chacun, mais aussi ses limites. Les équipes de soins ont à déployer un principe de prudence quant à la capacité (physique et psychique) de ces proches aidants à effectuer tel ou tel geste d’aide ou de soin auprès du malade.

DES AIDES POSSIBLES

→ Le congé de proche aidant permet aux proches (personnes de la famille ou vivant au même domicile) d’une personne gravement malade de bénéficier d’un congé de trois mois renouvelable une fois (avec certificat médical).

→ L’allocation journalière d’accompagnement, d’un montant de 55,37 euros (brut) par jour (depuis 2014) est versée pour une durée maximale de 21 jours. Pour en bénéficier, les demandeurs doivent être salariés en congés de proche aidant ou demandeurs d’emploi, et doivent remplir le formulaire Cerfa n° 14555*01 : “Demande d’allocation journalière d’accompagnement à domicile en fin de vie”.

→ La loi à l’adaptation de la société au vieillissement (2015) reconnaît un droit au répit pour les aidants des personnes bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie et prévoit le financement d’accueil de jour ou familial, d’hébergement temporaire (maximum 500 euros par an).

→ Le soutien des bénévoles d’accompagnement est aussi une aide précieuse pour les aidants, qui peuvent trouver un peu de temps pour eux lorsque le bénévole est auprès du malade.