L'infirmière Libérale Magazine n° 341 du 01/11/2017

 

Édito

Mathieu Hautemulle  

Il est un moment plus crucial encore que l’entrée en contact d’un patient et d’un professionnel de santé libéral. Plus crucial encore car le début d’une relation de soins en dépend : c’est l’instant juste avant. Celui où le malade, sur un conseil ou au hasard, sur une réputation ou une intuition, cherche et choisit son praticien. Ce temps suspendu basculera, pour le professionnel de santé, sur le tout ou sur le rien. La question de la visibilité et de l’image se pose donc. Elle s’est toujours posée. Mais aujourd’hui elle se pose différemment avec l’essor des pages Internet, moteurs de recherche, annuaires en ligne, géolocalisations, plateformes de services et autres réseaux prétendument sociaux. A priori, le recours à ces outils virtuels, qui plus est par smartphone ou tablette, à commencer par l’annuaire santé de l’Assurance maladie(1), pourrait faciliter (au moins un peu…) le choix du patient et augmenter la renommée du professionnel. Mais, de même qu’une plaque sur un cabinet doit respecter certaines dimensions, il faut veiller à ne pas se retrouver pris sur la Toile comme un papillon à la merci d’une araignée. Les règles de la profession infirmière interdisent en effet le commerce et la publicité, et plus spécifiquement de payer pour figurer sur un annuaire(2). Le libre choix du professionnel par le patient et la confidentialité des données de santé doivent à l’inverse être respectés. Comment faire usage des nouvelles technologies sans contrevenir aux règles juridiques et déontologiques ? Parce que la question mérite une clarification, et vite, l’Ordre notamment vient d’y travailler. Et nous aussi, dans plusieurs rubriques de ce numéro très branché…

(1) annuairesante.ameli.fr

(2) La règle et son exception très cadrée figurent à l’article R 4312-69 du Code de la santé publique.