Ils sont cinq infirmiers libéraux du Lot à vouloir valoriser la profession sur leur territoire. Coopération, partage des connaissances et formation sont quelques-uns des objectifs, présentés par Patricia Van Kaam, présidente de l’Association des infirmières et infirmiers du Lot (Adiilot).
Notre petit groupe d’infirmiers libéraux du Lot s’est rencontré au cours de formations professionnelles. En discutant, nous avons fait le constat que nous ne connaissions pas les soignants de notre secteur. Avec cette association, nous voulons changer la donne. Après une première réunion en mars, nous avons créé l’association à cinq, en mai. Aujourd’hui, nous sommes une quinzaine d’adhérents, répartis sur l’ensemble du département.
Nous voulons rompre l’isolement des Idels. À titre d’exemple, il m’arrive de ne même pas dire bonjour à certaines collègues de mon secteur. Nous avons la “tête dans le guidon” et une absence totale de liens. Parfois, il faut bien le dire, c’est une question de concurrence entre cabinets. C’est dommage. D’autant que nous avons des compétences complémentaires : nous pourrions ainsi faire appel à une collègue du cabinet voisin expérimentée en plaies et cicatrisation pour lui demander son avis plutôt que de rester seules face à une difficulté. Pour sortir de l’isolement, Adiilot compte organiser des réunions, mais aussi créer un répertoire partagé recensant les infirmiers adhérents et leurs compétences, justement en plaies et cicatrisation ou en éducation thérapeutique du patient (ETP). Nous voulons valoriser notre métier, partager nos savoirs, développer une coopération, faire connaître notre rôle propre, définir notre place dans l’offre de soins et inciter les Idels à se former, toujours dans le but d’améliorer le parcours de soins du patient.
Le 4 octobre, nous avons par exemple organisé une réunion d’information interprofessionnelle. Étaient conviés des Idels, des médecins et des intervenants du secteur médico-psychosocial pour leur présenter le protocole de diagnostic sur la fragilité de la personne âgée - nous sommes quatre Idels à être formées sur ce sujet. Plus globalement, se parler de nos métiers permet de travailler différemment. Il arrive en effet que des médecins ne connaissent pas très bien les compétences infirmières. Cela constitue un vrai problème pour la prise en charge des patients, d’autant plus que, dans le Lot, la désertification médicale est importante. Mieux nous nous connaîtrons et plus il sera intéressant de travailler en interdisciplinarité, notamment pour les cas complexes. Nos prochains objectifs : un site Internet, l’utilisation d’outils communs comme les dossiers de soins, la messagerie sécurisée et des fiches de liaison ville-hôpital.