Cahier de formation
Savoir faire
De nombreuses études montrent que la fatigue est l’un des symptômes les plus fréquents du cancer et de ses traitements. Ainsi que l’indique l’Institut national du cancer (INca), la majorité des personnes malades interrogées estiment que la fatigue affecte leur vie quotidienne autant, voire plus, que la douleur
Le fait de s’intéresser à la fatigue et à ses retentissements, d’être à l’écoute de la plainte et d’en parler avec les patients et leur entourage présente d’autres vertus chez les patients atteints de cancer. Des recherches ont en effet montré que l’écoute et le counseling (pratique centrée autour de la mobilisation des ressources et des capacités de la personne à faire face à ses problèmes, grâce à l’établissement d’une relation de type thérapeutique)
Ces stratégies reposent sur ce que la personne peut entreprendre d’elle-même en complément des traitements, soins professionnels et soins de support requis par son état de santé. Les Idels occupent une position privilégiée pour conseiller et expliquer l’intérêt de ces stratégies adaptatives. Celles-ci concernent la mise en œuvre des bonnes pratiques de gestion de la fatigue adaptées au contexte pathologique. Les Idels peuvent par exemple suggérer aux patients de : Ulister les actions qui les fatiguent particulièrement, planifier leurs activités en déléguant les tâches qui peuvent l’être et en segmentant, à l’aide de pauses, celles qui sont incontournables ;
→ maintenir une activité physique adaptée active ou passive pour stimuler la circulation sanguine, le transport de l’oxygène et préserver le potentiel musculaire (diminuant ainsi la fatigue)
→ noter les progrès réalisés (c’est motivant) et adapter le programme en fonction du niveau de fatigue ;
→ veiller, au-delà des apports caloriques, à augmenter les apports liquidiens pour faciliter l’élimination des déchets (métabolites toxiques ou consécutifs à la destruction cellulaire chimio-induite) pourvoyeurs de fatigue
→ établir un rituel de sommeil, éviter les substances stimulantes avant le coucher et les siestes trop longues, surtout en fin d’après-midi ou en début de soirée. Dans ce contexte, trop de repos ou de sommeil peut aggraver la fatigue et le déconditionnement et amener une perte de capacité fonctionnelle
→ maintenir des activités divertissantes et distrayantes car elles restaurent l’énergie des dimensions physique, cognitive et affective de la fatigue (Piper, 1993). Des études ont également mis en évidence que les groupes de soutien en phase de traitement de cancer aident, même après six mois, à diminuer significativement la fatigue ressentie par les participants
(1) Sur le site de l’INca (lien : bit.ly/2hr9O5i).
(2) Denise Vincent& Nazir Hamad, “Le counseling, entretien avec Catherine Tourette-Turgis”, Journal français de psychiatrie, 2001/1 (n° 12).
(3) Hélène Patenaude, Céline Gélinas, Sylvie Vandal, Lise Fillion, “Élaborationd’un cadre conceptuel pour expliquerla fatigue secondaire à une difficulté de santé et implicationspour la pratique infirmière”, Recherche en soins infirmiers, 2002 ; 70 : 66-81 (lien : bit.ly/2jqpYQG).
(4) Maurice Ferreri, Flavie Baudrier, Réponses à vos questions sur la fatigue, Éditions Solar, 2005.