Pendant leur congé maternité, les médecins ont droit, depuis l’année dernière, à une aide financière qui s’ajoute à leurs allocations et indemnités journalières. Un coup de pouce substantiel que le gouvernement a refusé d’étendre aux autres libérales.
Pendant la campagne électorale, le président de la République avait promis d’unifier le congé maternité pour toutes les femmes, qu’elles soient d’ailleurs salariées ou indépendantes. Cependant, son gouvernement a refusé, lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, d’unifier les aides perçues pendant le congé maternité des professions de santé libérales. En effet, en mars dernier, les syndicats de médecins avaient négocié avec l’Assurance maladie un avenant à leur convention sur ce sujet. En plus des indemnités journalières et de l’allocation forfaitaire de repos maternel, les femmes médecins perçoivent, depuis le 29 octobre, un « avantage supplémentaire maternité » d’un montant de 3 100 euros par mois pour celles qui sont installées et exercent à temps plein en secteur 1. En secteur 2, le montant est réduit à 2 066 euros. Une aide équivalente est par ailleurs versée aux hommes en congé paternité, d’un montant de 1 116 euros par mois. Pendant l’examen du budget de la Sécurité sociale cet automne, les sénateurs ont entendu la demande des syndicats des autres professions pour que toutes et tous soient traités sur un pied d’égalité. Mais l’Assemblée nationale a ensuite retoqué l’amendement voté par le Sénat, car le gouvernement n’en a pas voulu. « C’est profondément injuste, nous l’avions déjà dit au printemps dernier, souligne Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). Il s’agit clairement d’une mesure prise pour des raisons de maintien de la démographie médicale. Mais quand une Idel s’arrête, elle a les mêmes contraintes administratives qu’un médecin libéral. De plus, en raison de l’obligation de continuité des soins qui nous est propre, nous devons trouver une remplaçante. » La perte de revenus pour les Idels, pendant le congé maternité, est estimée autour de 50 % selon le Sniil.
Sur ce sujet, toutes les professions représentées au sein de l’Union nationale des professions de santé (UNPS) font front commun. « Il faut absolument qu’il y ait une équité de toutes devant la maternité, affirme le masseur-kinésithérapeute Daniel Paguessorhaye, président de l’UNPS. Les médecins sont d’ailleurs d’accord avec nous. C’est même une revendication que l’on pourrait étendre à toutes les professions libérales. » Cela tombe bien. La question va pouvoir être remise sur le tapis cette année, puisque la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, planche sur la promesse présidentielle du congé maternité unique. Des mesures devraient pouvoir être intégrées au PLFSS 2019. Les représentants des libérales entendent bien revenir à la charge à cette occasion, pour qu’il n’y ait plus de distinction entre les professions de santé.