Immunité
Cahier de formation
Point sur
Onze vaccins, et non plus trois, sont dorénavant obligatoires pour les enfants de moins de 2 ans, mais seulement pour ceux nés à partir du 1er janvier 2018.
→ Jusqu’à présent, seuls les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite étaient obligatoires. Dans certains cas, s’ajoutait la vaccination contre la fièvre jaune. Les vaccins contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, Haemophilus influenzae b, le pneumocoque et le méningocoque C étaient recommandés. L’article 49 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, adopté le 4 décembre, les a finalement imposés, afin d’augmenter les couvertures vaccinales.
→ Cette nouvelle obligation vaccinale ne concerne que les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. Elle n’est pas rétroactive : pour les enfants nés avant, seuls la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite restent obligatoires.
→ Aucune exemption ne sera autorisée, hors contre-indication médicale figurant dans le RCP (résumé des caractéristiques du produit) des vaccins.
→ En cas d’opposition des parents, aucune sanction pénale ou financière n’est envisagée. En revanche, l’admission en collectivité des enfants nés à partir du 1er janvier 2018 et non à jour dans leur vaccination à partir du 1er juillet 2018, ne sera pas autorisée.
Diphtérie, tétanos, coqueluche acellulaire, poliomyélite, Haemophilus influenzae b, hépatite B (D, T, Ca, P, Hib, Hep B)
→ Le tétanos est une toxi-infection bloquant irréversiblement les synapses des neurones moteurs, létale dans 25 % des cas.
→ La diphtérie est une maladie contagieuse se transmettant par la salive. Responsable de troubles neurologiques et cardiaques, elle est létale dans 10 % des cas.
→ Les cas de coqueluche chez les nourrissons de plus de 6 mois ont pratiquement disparu grâce à la vaccination. L’intérêt de maintenir cette couverture vaccinale est d’éviter la survenue, potentiellement létale, de coqueluche chez les nourrissons de moins de 6 mois non encore protégés par la vaccination.
→ La poliomyélite est une maladie virale très contagieuse, transmissible par voie oro-fécale, pouvant provoquer en quelques heures une paralysie irréversible, voire un décès.
→ Haemophilus influenzae de type b (Hib) est une bactérie à Gram négatif qui peut être responsable d’infections invasives. Avant la mise à disposition d’un vaccin, c’était la cause la plus fréquente de méningite bactérienne avant 5 ans.
→ Le virus de l’hépatite B est très contagieux. Dans 10 % des cas, l’infection peut devenir chronique et évoluer vers une cirrhose ou un carcinome. Les données scientifiques ont démontré l’absence de lien entre le vaccin et la survenue d’une sclérose en plaques.
Le schéma préférentiel, pour un enfant né à terme, comporte deux injections intramusculaires (IM) à 2 et 4 mois et un rappel à 11 mois sous forme combinée hexavalente (Infanrix hexa, Hexyon).
Allergie à la streptomycine (contenue dans le vaccin contre la poliomyélite) et/ou antécédent d’encéphalopathie survenue dans les sept jours suivant une vaccination anticoquelucheuse.
Nervosité, agitation, troubles digestifs, fièvre, réactions au point d’injection. En cas de fièvre supérieure à 40 °C, de cris inconsolables ou de convulsions apparaissant dans les trois jours suivant la vaccination, les risques liés à un rappel de valence coquelucheuse devront être évalués.
La rougeole, en résurgence, peut se compliquer de pneumonies et d’encéphalites, les oreillons, de méningites, surdité et stérilité masculine. La rubéole survenant chez une femme enceinte occasionne des atteintes multiorganiques.
Injection par voie sous-cutanée (SC) ou IM des trois valences (M-M-RVaxPro, Priorix), dès 1 an, avec une 2e dose entre 16 et 18 mois.
Immunodépression, allergie à la néomycine, kanamycine ou à la gélatine. En revanche, l’allergie à l’œuf n’est pas une contre-indication mais une précaution d’emploi, le vaccin étant cultivé sur fibroblastes de poulet.
Le plus fréquemment : érythème, œdème, douleur au point d’injection, possible dépression de la sensibilité cutanée tuberculinique, perdurant quatre à six semaines et susceptible de fausser les intradermoréactions.
Le pneumocoque peut être cause d’otites, de pneumonies et de méningites.
La primovaccination est réalisée en deux injections IM à 2 et 4 mois (Prevenar 13) et un rappel est effectué à 11 mois. Pour les prématurés et les nourrissons à risque élevé d’infections invasives, une dose supplémentaire à 3 mois est recommandée.
Hypersensibilité à l’anatoxine diphtérique (Prevenar étant conjugué à cette anatoxine pour être plus immunogène).
Le plus fréquemment : fièvre, irritabilité, réaction et douleur au point d’injection (pouvant altérer les mouvements), davantage marquées chez les enfants de moins de 12 mois, perte d’appétit.
Le méningocoque C est pourvoyeur de septicémie et de méningites létales dans 19 % des cas. On a observé une mortalité accrue du bébé du fait d’une couverture vaccinale insuffisante chez l’enfant et le jeune adulte.
Une dose en IM de Neisvac (vaccin méningococcique C le plus immunogène car conjugué à l’anatoxine tétanique) à 5 mois, suivie d’une dose de rappel à 12 mois. À partir de l’âge de 1 an, pour les enfants n’ayant pas été primovaccinés, le schéma comporte une dose unique (Neisvac ou Menjugate).
Hypersensibilité à l’anatoxine tétanique (Neisvac) ou à l’anatoxine diphtérique (Menjugate).
Le plus fréquemment : réactions au point d’injection, céphalées, pleurs, irritabilité, troubles digestifs, hyperthermie.
La fièvre jaune, due au virus amaril inoculé par piqûre de moustique, peut être responsable d’hépatonéphrite létale. La vaccination (Stamaril) est obligatoire pour toute personne de plus de 12 mois séjournant ou résidant en Guyane.
Une dose SC entre 9 mois et 2 ans.
Hypersensibilité à l’œuf, immunodépression, infection par le VIH, nourrisson de moins de 6 mois.
Céphalées, troubles digestifs, réaction au site d’injection. Très rarement, des maladies neurotropes ou viscérotropes, potentiellement fatales. Le risque semble toutefois supérieur chez le patient âgé.
Entre + 2 et + 8 °C et non congelés. Une rupture de la chaîne du froid expose aux risques d’échec de la vaccination et/ou de majoration d’effets indésirables.
Le paracétamol est préconisé. En revanche, des études montrent que sa prise systématique, en préventif après une vaccination, peut diminuer son pouvoir antigénique.
Une vaccination pendant une tétée au sein ou après la prise d’une solution sucrée est conseillée par certains pédiatres. Les crèmes ou patchs anesthésiques, bien que recommandés, ne sont pas toujours efficaces, car ils diminuent la douleur liée à la piqûre, mais pas celle liée au produit. Le retrait des patchs peut en outre s’avérer inconfortable.
Il faut reprendre le schéma vaccinal au stade où il a été interrompu.
L’auteur déclare ne pas avoir de lien d’intérêts.