Si l’on respectait les valeurs guides de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de pollution atmosphérique, cela réduirait le coût sociétal supporté par la France de 53 milliards d’euros.
À l’occasion des 20 ans du programme de surveillance Air et santé
Trois scénarios sont mis en avant. Le premier scénario dit “sans pollution anthropique” évalue l’impact annuel sur la mortalité si aucune commune française ne dépassait le niveau de PM2,5 observé dans les 5 % de communes les moins polluées. 48 000 décès prématurés pourraient être évités chaque année, pour un impact économique estimé à près de 145 milliards d’euros. « Ce n’est pas réalisable car il impliquerait de supprimer toute activité économique, même celle des pays voisins, mais il donne un ordre de grandeur », précise Olivier Chanel.
Le deuxième scénario dit “Communes équivalentes les moins polluées” évalue une situation dans laquelle toutes les communes françaises atteindraient les niveaux de pollution aux PM2,5 égal à celui des 5 % de communes les moins polluées de la même classe d’urbanisation. Les décès prématurés évitables chaque année s’élèvent alors à 34 500 pour un gain sociétal de 103 milliards d’euros.
Enfin, le scénario qualifié de “plus réaliste” évalue l’impact sur la mortalité dans le cas du respect de la valeur guide de l’OMS (10 µg/m3 en moyenne annuelle) dans l’ensemble des communes françaises. Les décès prématurés évités chaque année s’élèveraient à 17 712 pour un bénéfice économique estimé à près de 53 milliards d’euros par an.
« Nous comptons quantifier l’impact de la suppression des accès des véhicules aux voies sur berges à Paris, poursuit Olivier Chanel. Pour avoir une bonne connaissance de l’exposition de la population, il faut regarder cela à long terme. Le gain sanitaire réel d’une mesure s’évalue à dix ans. »
Rappelons que les études menées depuis 1997 ont pour la plupart conclu à une augmentation de la mortalité et des hospitalisations pour causes cardiovasculaires, attribuables aux particules fines (PM10 et PM2,5) et de la mortalité et des hospitalisations pour causes respiratoires, attribuable à l’ozone (O3) en été.
* Son article 3 stipule que « l’État assure la surveillance de la qualité de l’air et de ses effets sur la santé ».