du côté de…
Actualité
Coralie Boudersa, installée en libéral depuis un an et demi, écrit au tribunal pour contester des amendes pour stationnement gênant. Elle décrit notamment ses relations à la police. Extraits.
« Cette semaine, en tournée, j’ai été verbalisée : trois amendes, dont deux pour stationnement “très gênant” sur un bout de trottoir, pendant des soins de moins de cinq minutes, une glycémie capillaire et une à deux insulines à une patiente diabétique et parkinsonienne. J’étais en warning. Non pas parce que je n’avais pas envie de me garer 500 mètres plus loin, mais parce qu’il n’y avait plus AUCUNE place de disponible.
Lille est de plus en plus saturée. Toutes les personnes travaillant en centre-ville se garent dans les rues encore non payantes et y restent toute la journée. Marchés, spectacles, grèves, intempéries et bouchons font de notre quotidien un combat. J’ai déjà dû réaliser le pansement d’une jeune fille dans mon véhicule, ne trouvant pas un bout de trottoir pour me garer près de la gare Lille Flandres. Je paie, bien évidemment, le parcmètre mensuellement.
Concernant l’une des trois amendes, j’ai vu la voiture de police ralentir et noter ma plaque d’immatriculation, au moment où je sortais de chez une patiente, sans même se soucier de mes warnings, du manque de place ou encore du caducée qui, bien sûr, ne me donne pas le droit de me garer n’importe où et n’importe comment. La moitié des policiers me dit : “Mettez-vous sur le trottoir en warning, je serai tolérant le temps du soin”. L’autre moitié me répond : “Mettez-vous devant un garage, ça coûte moins cher et le temps que la fourrière arrive, vous serez déjà repartie…” Que faire lorsque je ne les croise pas au préalable ? Pour ce qui est de ma troisième amende cette semaine, j’étais, à nouveau, sur un morceau de trottoir, assez large pour qu’un voire deux fauteuils roulants puissent circuler côte-à-côte sans que mon véhicule ne les dérange. Lorsque je sors de chez ma patiente, je croise les deux agents qui venaient de me verbaliser. Ils n’avaient pas vu mon caducée. La femme me dit que si c’est la troisième amende dans la même semaine, c’est que je n’ai pas compris la leçon. Je fonds en larmes en lui demandant où je peux me garer. L’homme, davantage à l’écoute, me répond que l’amende est déjà électroniquement enregistrée mais que je peux écrire au procureur de la République. Je suis bien plus choquée lorsque des policiers me répondent : “Mais ce n’est pas si grave, vous gagnez bien votre vie, les infirmières, non ?”. Quand j’explique ma journée de travail, de 5 h 30 à 21 heures, ils revoient leur jugement. »
→ L’intégralité de ce courrier à lire sur notre site Espaceinfirmier.fr, rubrique Actualité, le 20/2.