Cahier de formation
Savoir faire
Les Idels peuvent être sollicitées dans l’administration et la surveillance des traitements de fond. Elles jouent également un rôle clé dans l’accompagnement des patients, tant dans la prévention des effets indésirables que dans l’amélioration du quotidien et de la qualité de vie des patients
Les comprimés de tériflunomide (Aubagio) et les gélules de fingolimod (Gilenya) peuvent être pris avec ou sans aliments, en une prise par jour.
Les gélules de diméthylfumarate doivent être prises au cours des repas, afin d’améliorer la tolérance digestive, en deux prises par jour (matin et soir). Elles ne peuvent pas être ouvertes, ni écrasées ou mâchées.
En cas d’oubli, la prise oubliée peut être rattrapée, à condition d’espacer d’au moins quatre heures les deux prises quotidiennes.
→ Outre une administration au cours d’un repas sans ouvrir les gélules, afin de prévenir la toxicité digestive du diméthylfumarate, il faut déconseiller au patient la prise d’alcool car la consommation d’une grande quantité de boissons fortement alcoolisées (taux d’alcool supérieur à 30 %) favorise la dissolution de Tecfidera et peut donc augmenter la fréquence des effets indésirables gastro-intestinaux.
→ Par ailleurs, se laver fréquemment et correctement les mains en prévention des risques infectieux.
→ Tout signe infectieux (fièvre, angine, brûlure mictionnelle…) doit être signalé au médecin car il peut révéler une leucopénie.
→ Les signes cliniques évocateurs d’une potentielle atteinte hépatique (teint jaune, urines foncées, selles décolorées) doivent également être signalés au médecin.
→ Sous fingolimod (Gilenya), en raison de risques cardiaques graves potentiels (bradycardie et bloc auriculo-ventriculaire fréquents), une surveillance étroite est préconisée en début de traitement : surveillance électrocardiographique continue pendant six heures et mesure de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle toutes les heures. La pression artérielle doit ensuite être régulièrement mesurée à la recherche d’une hypertension. Un examen dermatologique à l’initiation puis annuellement doit également être réalisé à la recherche de carcinome basocellulaire.
→ La pression artérielle étant également susceptible d’augmenter au cours d’un traitement par tériflunomide (Aubagio), elle doit être régulièrement contrôlée.
→ Au plan biologique, la NFS, les transaminases et la fonction rénale doivent être régulièrement contrôlées.
→ Avonex se conserve au réfrigérateur entre 2 et 8 °C (ne pas congeler). En l’absence de réfrigérateur, le médicament peut être conservé une semaine à température ambiante, à l’abri de la lumière, dans son emballage d’origine.
→ Rebif se conserve également au réfrigérateur (sans être congelé). Après ouverture, le produit doit être utilisé dans un délai de vingt-huit jours. Pour un usage ambulatoire, il est possible de sortir Rebif du réfrigérateur et de le conserver à température ambiante (< 25 °C) pendant quatorze jours au maximum.
→ Plegridy et Copaxone se conservent au réfrigérateur (sans être congelés). Il est toutefois possible de les conserver un mois à température ambiante (< 25 °C), à l’abri de la lumière.
Extavia et Betaferon se conservent à température ambiante (< 25 °C).
→ Avonex s’administre en intramusculaire.
→ Rebif, Betaferon, Extavia, Plegridy et Copaxone s’administrent en sous-cutané.
→ Varier les sites d’injection afin de limiter les réactions cutanées (pour ce faire, noter les sites et dates d’injection et alterner les sites).
→ Sortir les médicaments conservés au réfrigérateur trente minutes avant l’injection pour éviter l’inconfort lié à l’injection froide.
→ Extavia et Betaferon doivent être reconstitués avant emploi. Après reconstitution, une utilisation immédiate est recommandée. Toutefois, la solution reconstituée peut être conservée trois heures au réfrigérateur entre 2 et 8 °C. Avant utilisation, la solution reconstituée doit être inspectée visuellement : elle doit être incolore ou jaune pâle et légèrement opalescente (jeter le produit en cas de coloration anormale ou de présence de particules).
→ La prise de paracétamol ou d’ibuprofène (en l’absence d’interactions et de contre-indications aux AINS) avant chaque injection d’interféron et dans les vingt-quatre heures suivant l’injection permet d’atténuer les signes de syndrome pseudo-grippal.
→ Se laver fréquemment et correctement les mains en prévention des risques infectieux.
→ Rassurer les patients quant aux bouffées vasomotrices, à la tachycardie et à la sensation d’oppression thoracique susceptibles de survenir dans les minutes suivant l’injection d’acétate de glatiramère (Copaxone) : ces symptômes sont généralement transitoires et disparaissent spontanément sans séquelles. Toutefois, si un effet indésirable sévère est constaté, il faut contacter le médecin ou un service médical d’urgence.
→ Tout signe clinique infectieux ou évocateur d’hépatotoxicité doit être signalé au médecin, ainsi que la survenue, sous interférons, d’une tristesse inhabituelle, d’une modification de l’humeur ou du comportement.
→ Au plan biologique, la NFS, les transaminases et la fonction rénale doivent être régulièrement contrôlées.
Mme N., la cinquantaine, était jusqu’alors traitée par interféron bêta injectable. Récemment, le neurologue qui la suit lui a proposé un traitement de fond par Tecfidéra (diméthylfumarate) par voie orale. Il s’agit de gélules et Mme N. vous demande si elle peut les ouvrir.
Les gélules de Tecfidera sont gastrorésistantes. Il ne faut donc pas ouvrir, écraser, dissoudre ou mâcher ces gélules ou leur contenu car le pelliculage gastrorésistant évite les effets irritants digestifs.
Dr Caroline Papeix, neurologue à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP)
« Le rôle des Idels est considérable à toutes les étapes de la maladie. Elles contribuent bien sûr à l’apprentissage des injections pour que le patient soit autonome dans l’administration de ses médicaments, mais aussi à la surveillance biologique des traitements en s’assurant du respect du rythme des examens biologiques. Ce suivi biologique est nécessaire non seulement pendant le traitement, mais aussi parfois après son interruption [en cas d’échec, de mauvaise tolérance, de grossesse…]. »