Guichet unique pour solutions multiples

« L’objectif du Guichet unique est de faciliter les démarches administratives des infirmiers et des médecins souhaitant s’installer en libéral sur notre territoire, définit Anne-Claire Mondon, responsable du service Offre de soins pour le département de l’Aisne et chargée du projet Guichet unique à l’Agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France. Nous sommes dans une logique d’accompagnement individualisé et d’attractivité du territoire. » Désormais, dans l’Aisne et dans l’Oise, afin d’éviter à l’infirmière libérale d’avoir à prendre rendez-vous avec chacun des acteurs indispensables à son installation, ces derniers se retrouvent dans un même lieu, le Guichet unique.

Moins de redressement judiciaire

La rencontre avec l’ARS, l’Ordre des infirmiers, ou celui des médecins, l’Union régionale des professionnels de santé (URPS), infirmières ou médecins une fois encore, la Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM) et l’Urssaf se fait sur rendez-vous. Les Idels disposent tout d’abord d’un temps en séance plénière avec l’ensemble des acteurs pour obtenir de simples renseignements sur l’exercice libéral ou pour formaliser un projet déjà abouti. Elles bénéficient ensuite d’un entretien individuel avec la Cpam et l’Urssaf. Parmi les questions fréquemment posées : les règles à respecter lors de l’installation par rapport au zonage, les assurances, les frais professionnels. « Avant la mise en place du Guichet unique, les Idels pouvaient commettre de graves erreurs lors de leur installation, observe Edith Plantefeve, présidente du Conseil interdépartemental de l’Ordre des infirmiers (Cidoi) pour l’Oise, l’Aisne et la Somme. À titre d’exemple, elles ne réalisaient pas de prévision budgétaire, ne se renseignaient pas sur la patientèle visée, ne connaissaient pas les subtilités du paiement des charges à l’Urssaf. » Et d’ajouter : « C’est important pour l’Ordre d’être présent parce que nous avons longtemps observé ces anomalies. Depuis le Guichet unique, nous constatons moins d’avis de redressement judiciaire. C’est aussi le moment pour nous de vérifier l’inscription de l’Idel au tableau de l’Ordre. »

Déploiement du concept

À Laon, les permanences ont lieu les deuxième et quatrième jeudis du mois. À Beauvais, c’est le mardi. En 2017, dans l’Aisne, trente et une Idels ont pris rendez-vous au Guichet unique. Elles étaient dix-huit en 2016 et quatorze en 2015. L’ARS a réalisé une évaluation du dispositif “à chaud” en envoyant un questionnaire aux Idels. « Toutes se sont dit satisfaites du dispositif », rapporte Anne-Claire Mondon. L’ARS effectue également des suivis à six mois des professionnels afin de savoir s’ils ont besoin d’informations complémentaires.

L’offre va être déployée dans tous les départements des Hauts-de-France d’ici la fin de l’année et devrait être prochainement étendue aux chirurgiens-dentistes ainsi qu’aux masseurs-kinésithérapeutes. Le Plan gouvernemental pour renforcer l’accès territorial aux soins, présenté par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn en octobre 2017, a repris ce concept, qui existe également dans d’autres territoires sous d’autres formes comme en Haute-Normandie, avec le Guichet unique d’installation des professionnels de santé Haute-Normandie, dit Guips. Des initiatives qui tentent aussi de lutter contre les déserts médicaux.