Si le système éducatif occidental commence à amorcer un changement d’approche de l’apprentissage, tout a longtemps concouru à persuader insidieusement la société que le droit à l’erreur était banni. Charge à chacun, dans ce contexte, de cacher l’erreur qu’on ne saurait voir. Et de l’assumer seul. En parallèle, s’est développée en Amérique du Nord la culture de l’évaluation positive des incidents ou accidents graves. Fort heureusement, via le secteur de l’industrie, la démarche qualité et la didactique de l’erreur ont investi le champ de la santé, en France notamment. Mais pas d’amélioration de la qualité des soins sans analyse des incidents. Et pas d’analyse possible sans répertoire. Ainsi, pour qu’une culture positive de l’erreur progresse, passons d’abord par la déclaration systématique de tout événement indésirable sur le portail mis à disposition par le ministère de la Santé (lire p. 35). Mais pas sans la formalisation des partages d’expérience pluriprofessionnels, pour analyser les évènements déclarés et en tirer un enseignement collectif. Car une erreur, si petite soit-elle, résulte souvent d’un ensemble de dysfonctionnements collectifs. S’éteint alors petit à petit cette honte individuelle et punitive qui s’abat sur chacun d’entre nous ayant commis un faux pas. À qui, d’ailleurs, n’est-ce pas arrivé ? Admettre l’erreur, c’est peut-être l’exemple que notre ex-ministre a voulu donner en avouant celle de son mandat, concernant le manque de concertation et d’intégration des infirmières dans le projet DMP
* Dossier médical partagé.