L'infirmière Libérale Magazine n° 346 du 01/04/2018

 

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Isabel Soubelet  

La Haute Autorité de santé (HAS) a sorti, en février, un guide* qui présente de manière détaillée les modalités de la sédation profonde et continue jusqu’au décès (SPCMJD) et précise le rôle des professionnels de santé.

La loi n° 2016-87 du 2 février 2016 donne le droit aux malades et personnes en fin de vie d’avoir recours à la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès (lire notre numéro 341 de novembre 2017). La HAS la qualifie de « réponse à la souffrance réfractaire ; elle n’est ni une euthanasie, ni une réponse à une demande d’euthanasie. » Elle peut, dans certaines situations, avoir lieu à domicile. Dans un premier temps, le guide rappelle les conditions d’application de ce droit. Puis, il détaille la conduite à tenir avant de mettre en œuvre la SPCMJD sachant que chaque situation est singulière et complexe. Le document précise que si la SPCMJD se déroule à domicile, un médecin et une infirmière doivent être joignables 24 h/24. Avant de déclencher le processus, il est également nécessaire de vérifier qu’il existe un relais continu de l’entourage (proches, auxiliaires de vie…) capable d’alerter si nécessaire. C’est le médecin en charge du patient, responsable de la décision qui rédige la prescription. L’infirmer débutera l’administration des médicaments en présence du médecin prescripteur selon le protocole prédéfini. Ensemble, ils surveillent le patient jusqu’à ce qu’il soit stabilisé. Cela peut nécessiter plusieurs heures. L’évaluation de la profondeur de la sédation se fait toutes les quinze minutes pendant la première heure. Puis le patient est surveillé au moins deux fois par jour à domicile. L’infirmier doit être capable de mesurer la profondeur de la sédation, le degré de soulagement du patient et la surveillance d’éventuels effets indésirables. Tous les éléments de la surveillance sont notés dans un cahier de liaison à domicile. Dans un dernier chapitre, le guide de la HAS aborde le soutien des proches, souvent en plein désarroi et épuisés, tout comme celui des professionnels dont la souffrance peut être intense.

* Sur le site de la HAS ou via le lien suivant : bit.ly/2pØ24ØD

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