Sauver des vies grâce à une appli ?

L’idée, alléchante, s’est concrétisée avec l’arrivée depuis plusieurs mois de quelques applications destinées à faire de la population le premier maillon de la chaîne de secours. « Lors d’un malaise cardiaque, les dix premières minutes sont déterminantes dans la survie d’un individu, explique le D^r Patrick Goldstein, directeur du SAMU 59. Or, il est rare que les secours professionnels, pourtant très réactifs, arrivent avant un délai de treize minutes ». D’où l’idée de ces applications de faire de la population, de plus en plus connectée, le premier maillon de la chaîne des secours. L’appli qui sauve, créée par la Croix-Rouge, recense les défibrillateurs et enseigne les gestes utiles en cas de malaise cardiaque. Staying Alive et SAUV Life* permettent, elles, de géolocaliser les défibrillateurs les plus proches et de prendre contact avec les secours professionnels. Lionel Lamhaut, médecin urgentiste au SAMU de Paris et créateur de l’application SAUV Life, dernière-née de ces applications résume : « Nous mettons en lien les centres de régulation et les citoyens à proximité de la victime qui vont être guidés pour prodiguer les premiers gestes avant l’arrivée des secours ». Ainsi, le régulateur déclenche une alerte sur l’application qui géolocalise les bonnes volontés dans un rayon d’action de dix minutes à pied. Ces personnes, formées ou non aux gestes de secours, peuvent ainsi venir en aide à celle qui a passé l’appel et qui se trouve avec la victime : soit en la relayant pour le massage cardiaque soit en apportant un défibrillateur auprès de la victime en attendant les secours professionnels. Même principe pour Staying Alive qui fonctionne avec les pompiers. Certains professionnels craignent néanmoins que la multiplication de ces applications finissent par nuire à l’idée de base en diluant les initiatives : un argument balayé par ceux qui estiment que toute initiative est bonne à prendre pour sauver une vie.