Notre ministre de la Santé se félicitait récemment de la progression en France de la chirurgie ambulatoire, ce qu’apprécient nombre de patients. 90 % des chirurgies de la cataracte, par exemple, se font en ambulatoire… mais sans forcément que quelqu’un se soucie de savoir qui pourra mettre les gouttes dans les yeux d’un patient qui vit seul (un acte non pris en charge par les caisses).
Autre exemple, une patiente âgée opérée de la hanche sort le lendemain avec une prescription de pansement tous les trois jours. Elle oublie de prendre son traitement anticoagulant oral remplaçant la voie injectable HBPM, et personne ne peut le lui rappeler. L’infirmière libérale s’en aperçoit au bout de trois jours, à l’occasion du premier pansement ! Le progrès, ce sont aussi les prises de rendez-vous médicaux par Internet. Mais lorsqu’ils deviennent la seule voie possible, certains patients en sont exclus ou deviennent dépendants d’autres personnes pour effectuer la démarche. On n’arrête pas le progrès… et les économies. Mais pas toujours au bénéfice de tous les patients. Les plus fragiles risquent d’en devenir les « laissés-pour-compte ». Dommage !