Le quatrième plan autisme tant attendu par les familles et les associations a été annoncé le 6 avril, après six mois de concertation sur le plan national et territorial. Il place l’inclusion au cœur du dispositif pour les cinq années à venir.
Pendant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait évoqué la lutte contre l’autisme comme une des grandes causes de son quinquennat. Le 6 avril, Édouard Philippe, son Premier ministre, a dévoilé la nouvelle feuille de route en la matière, « Stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement »
Sur le terrain, vingt mesures phare vont être déclinées. Le fil rouge est bien de « faire sa juste place au milieu de tous à l’enfant, à l’adulte différent », comme précisé en préambule du document par Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées. « Je suis ravie de l’orientation de ce plan, car tout ce qui peut être fait dans le sens de l’inclusion est positif, souligne Véronique Gropl, mère d’un enfant autiste, présidente de l’association Rencontres internationales de l’autisme et créatrice du Salon international de l’autisme. L’inclusion est la première étape pour l’apprentissage. C’est dans le milieu habituel, en voyant comment agissent et interagissent ses pairs, qu’un autiste peut progresser. Aujourd’hui, les parents sont à la recherche de solutions pour faire progresser leur enfant, notamment à l’école. Toutes les formations sont à revoir, aussi bien pour les médecins que pour les soignants et enseignants. Il va falloir une génération pour que tout le monde soit formé. Au quotidien, le système manque de concertation générale et de cohésion. En tant que parent, on se heurte à une sectorisation. On devrait avoir un boulevard de solutions et d’aides mais on n’a que des obstacles. Ce qui marche, c’est le système D. Pour ma part, j’ai fait l’école à la maison. Mon fils étant aussi dyspraxique, l’école n’en voulait pas. C’est un énorme gâchis d’avoir les capacités pour apprendre et d’être rejeté du système… » En février 2018 déjà, l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux et la Haute Autorité de santé indiquaient dans leurs recommandations
Quant à la stratégie annoncée par le Premier ministre, elle se voit allouer un budget de 344 millions d’euros, conjugué aux 53 millions d’euros de crédits 2018 issus du troisième plan autisme, soit au total près de 400 millions d’euros. Pour Hugo Horiot, comédien, réalisateur, conférencier et écrivain diagnostiqué autiste Asperger, « cette somme est dérisoire ! Ce qu’il faut, c’est réinvestir les 7 milliards cités dans le rapport de la Cour des comptes
(1) bit.ly/2JMl20pb
(2) bit.ly/2w58Rtx
(3) bit.ly/2w5Qwg3