« Trop c’est trop, le Sniil [Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux] claque la porte ! »
Mi-juin, au lendemain d’une séance de négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie, l’un des trois syndicats d’Idels négociateurs a décidé, par un communiqué rageur, de manifester sa colère. Les deux autres sont moins expansifs, mais tout aussi déçus. « Le compte n’y est pas », déclare Daniel Guillerm, vice-président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). « On ne voit pas comment on pourrait signer », confirme Ghislaine Sicre, présidente de Convergence infirmière. Le climat est houleux.
Qu’a donc proposé l’Assurance maladie pour déclencher une pareille unanimité contre elle ? D’abord, des revalorisations jugées insuffisantes. Les premières propositions financières de la Sécu sont (enfin) sur la table et déçoivent (beaucoup) les syndicats. « 198 millions d’euros sur trois ans, plus 100 millions d’euros pour le futur BSI [Bilan de soins infirmiers, amené à remplacer la démarche de soins infirmiers] », annonce, irritée, Catherine Kirnidis, la présidente du Sniil. D’autre part, des délais de mise en œuvre « catastrophiques », selon les mots de Ghislaine Sicre : les premiers effets du nouveau texte ne se feraient sentir qu’en 2019, et la suite s’étalerait sur plusieurs années - à noter que l’augmentation de 0,50 centime d’euro de la majoration du dimanche, acquis lors d’un avenant signé en décembre, entrera en vigueur dès le 1er août 2018.
Résultat : la réunion suivante, initialement prévue le 29 juin, a été annulée et reportée au 11 juillet. Le temps pour l’Assurance maladie de faire de nouvelles propositions. Le Sniil déclare qu’il décidera en fonction de ces dernières s’il accepte de rouvrir la porte qu’il a claquée. La FNI annonce quant à elle son intention de négocier « jusqu’au bout ».
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