En juillet dernier, la Haute Autorité de santé (HAS) a remis au ministère de la Santé un rapport préconisant d’étendre et d’harmoniser les compétences de tous les professionnels amenés à pratiquer la vaccination anti-grippale.
FORMULÉE COURANT JUILLET, LA PROPOSITION EST PASSÉE PRESQUE INAPERÇUE. Et pourtant, si les Idels se dé solaient de voir les pharmaciens vacciner (à titre expérimental) les patients contre la grippe, elles ne sont pas au bout de leurs peines. Le rapport de la HAS propose, en effet, de lever la plupart des limites à la vaccination anti-grippale pour l’ensemble des professionnels amenés à la pratiquer, qu’ils soient infirmiers, sages-femmes… ou pharmaciens.
La grippe est responsable d’environ 9 500 décès par an, rappelle la HAS, qui remarque que la couverture vaccinale stagne depuis des années autour de 45 % pour les populations à risque. Il est donc temps d’agir, estime-t-elle.
Elle préconise ainsi de supprimer toutes les dispositions qui retranchent une partie de la population cible (personnes âgées de 65 ans et plus, femmes enceintes, patients atteints de certaines maladies chroniques…) du champ des compétences des sages-femmes, des Idels et des pharmaciens.
Le rapport suggère notamment de permettre à tous de prendre en charge les personnes n’ayant jamais été vaccinées, à l’exception des individus ayant déjà présenté une réaction anaphylactique sévère à l’ovalbumine ou lors d’une précédente injection.
« C’est vrai que ce rapport donne aux pharmaciens une certaine légitimité à pratiquer la vaccination, concède Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux. Mais il assoit aussi notre légitimité. C’est quelque chose que nous revendiquons depuis longtemps… pas seulement pour la vaccination antigrippale. » La HAS doit, en effet, rendre, au premier trimestre 2019, un rapport sur l’extension à d’autres professions des compétences en matière de vaccination pédiatrique.