CARNET DESSINÉ
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Catherine Bertrand
Son histoire débute le 13 novembre 2015, au Bataclan. L’histoire de son roman - entre témoignage et bande dessinée - mais également l’histoire de sa reconstruction. Ce soir-là, elle fait « sa feignasse » et se met au balcon. « La salle était comble, ambiance de folie (…) Puis un gars a fait sauter des pétards, pas très malin le mec… La réalité, c’est que les gens tombaient comme des dominos… » Et cette image, ce moment, ces bruits, elle les intériorise… jusqu’à ne plus pouvoir les oublier. Car une fois passé l’euphorie et le mode Yolo [You only live once, NDLR], arrive le boulet. Celui, angoissant et anxiogène, qui rend le quotidien pénible, voire ingérable : « Je ne comprenais pas pourquoi je n’étais pas bien, vu que je m’en étais sortie vivante. J’aurais dû être heureuse de vivre, d’autres n’avaient pas eu cette chance… » De son coup de crayon en noir et blanc, l’auteure, membre de l’associationdes victimes d’attentats Life for Paris, dessine les contours de son état de stress post-traumatique. Et dénonce, à travers ses expériences, les difficultés rencontrées : « On a beau être en plein cœur de Paris, le désert médical est bien réel. » Un ouvrage coup de poing qui parle du décalage avec l’entourage, du sentiment d’isolement, de cette vie qu’on essaie tant bien que mal d’apprécier.
→ Éditions de la Martinière, 14 euros, 160 pages.