Désignés pour recenser les expériences réussies sur le terrain en matière de lutte contre les déserts médicaux, les délégués à l’accès aux soins ont rendu leur rapport à Agnès Buzyn… qui leur demande de rempiler pour un an.
Ils sont trois : Sophie Augros, médecin généraliste, Élisabeth Doineau, sénatrice UDI, et Thomas Mesnier, urgentiste député LREM. Ils ont parcouru, pendant douze mois, cinq régions* pour dénicher les « expériences réussies » et identifier les « freins » dans l’accès aux soins. « On assiste à une transformation rapide de la manière d’exercer la médecine : de façon mixte, mobile, en équipe, en coopération avec d’autres professionnels de santé, en prenant en charge collectivement la santé de la population d’un territoire, en s’appuyant sur les outils numériques, en gérant des entreprises complexes comme le sont devenues les structures d’exercice coordonné », soulignent-ils dans leur rapport, remis le 15 octobre à la ministre de la Santé, qui a décidé de prolonger leur mission d’un an. « Il faut accompagner le développement de l’interprofessionnalité », a martelé Sophie Augros, estimant nécessaire de « mettre fin au réflexe de la blouse blanche » (le recours au médecin) pour répondre à tout problème de santé.
Pour y parvenir, il faut faire en sorte que les professions apprennent à mieux se connaître, dès la formation. Les délégués suggèrent ainsi que les futurs médecins puissent, pendant leur stage en cabinet de ville, accompagner une Idel en tournée. Ils militent aussi pour un élargissement des pratiques avancées infirmières, regrettant que la mise en place du cadre juridique et du modèle économique ait pris autant de temps. Ils pensent que le rôle des Idels devrait être mieux reconnu dans la télémédecine, soit pour accompagner le patient en téléconsultation, soit pour solliciter d’elles-mêmes une télé-expertise auprès d’un professionnel médical. Ils jugent aussi qu’elles devraient être rémunérées pour un certain nombre d’actes, comme la pose d’un bas de contention ou l’ablation d’une sonde urinaire à domicile.
Enfin, les délégués constatent que les communautés professionnelles territoriales de santé, dont le gouvernement veut mailler le territoire, s’apparentent à une « révolution tranquille » qui nécessite de la « souplesse ».
* Ces cinq régions concentrent plus de 60 % des centres de santé : Île-de-France, Auvergne, Rhône-Alpes, Grand-Est, Hauts-de-France et Occitanie.