La Haute Autorité de santé a publié, en octobre dernier, un guide pour aider les médecins généralistes à prescrire une activité physique et sportive.
Les bénéfices de l’activité physique sur la santé ne sont plus à prouver, tant sur le plan préventif que curatif. En revanche, quand « une activité physique est prescrite par un médecin, il y a plus de chances que le patient soit adhérent et observant sur le long terme », a expliqué la Pre Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), lors de la présentation du guide pratique pour la “promotion, consultation et prescription médicale d’activité physique et sportive pour la santé chez les adultes”*. Il est accompagné de référentiels d’organisation des parcours pour six pathologies : la broncho-pneumopathie chronique obstructive, l’accident vasculaire cérébral, le diabète de type II, l’hypertension artérielle, la maladie coronarienne stable, le surpoids et l’obésité chez l’adulte.
Actuellement, environ 2 000 médecins généralistes prescrivent de l’activité physique depuis que le “sport sur ordonnance” a été introduit par la loi Touraine de janvier 2016. « Il a été prouvé que l’activité physique améliore les symptômes, permet de retarder ou de diminuer le recours aux médicaments, améliore l’estime de soi du patient et lui permet de retrouver du lien social », a fait valoir la Pre Martine Duclos, endocrinologue et médecin du sport au CHU de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Le principal frein réside dans la crainte qu’ont encore beaucoup de généralistes de faire prendre des risques à leurs patients en les remettant au sport sans précaution. Or, « le risque est infime et sera toujours largement inférieur aux bénéfices », a expliqué le Pr François Carré, cardiologue à Rennes (Ille-et-Vilaine), qui estime que l’examen par l’épreuve d’effort ne doit pas être « idéalisé » et réalisé uniquement chez les patients à haut risque cardiovasculaire. La HAS rappelle aussi qu’il ne faut pas confondre l’activité physique (recommandée à hauteur de trente minutes cinq fois par semaine) avec le sport de compétition. « Pour une activité physique légère à modérée, il n’y a besoin d’aucun examen », a confirmé le Dr Alexandre Feltz, médecin à Strasbourg (Bas-Rhin), l’un des premiers prescripteurs.
En pratique, le médecin réalise un entretien de motivation avec ses patients à qui il prescrit de l’activité physique. Il les oriente ensuite vers un éducateur sportif pour trouver une activité adaptée.
En 2019, la HAS publiera de nouveaux référentiels sur la prescription de l’activité physique pour les patients souffrant de cancers, d’insuffisance cardiaque chronique, de dépression, ainsi que pour les personnes âgées et les femmes enceintes. Dans le même temps, les ministères de la Santé et des Sports planchent sur une “stratégie nationale sport-santé” attendue dans les prochains mois.
* Guide à lire via bit.ly/2RUnEy2.