Agnès Buzyn a lancé, le 18 octobre dernier, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. Elle a insisté sur l’effort que devaient fournir les professionnels de santé pour vacciner leurs patients, mais aussi pour se faire vacciner.
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! » Une attitude récurrente chez les professionnels de santé en matière de vaccination anti-grippale, du moins si l’on en croit la ministre de la Santé, qui estime que seuls 26 % des soignants étaient immunisés l’an dernier. Une situation qu’Agnès Buzyn entend bien modifier, comme elle l’a annoncé lors du lancement de la campagne annuelle de vaccination : « En se faisant vacciner eux-mêmes, non seulement [les soignants] montrent l’exemple, mais ils protègent aussi leurs patients les plus fragiles. »
En plus de recevoir le traditionnel bon de prise en charge leur permettant de retirer gratuitement le vaccin en pharmacie, les soignants feront, cette année, l’objet de mesures spécifiques. Agnès Buzyn a ainsi indiqué que des courriers ont été envoyés aux établissements pour leur demander un effort particulier en faveur de la vaccination de leur personnel.
« Pour ce qui est des professionnels de ville, je compte beaucoup sur les Ordres professionnels pour être présents et montrer leur mobilisation », a ajouté la ministre, qui a signé, avec les présidents des sept Ordres professionnels, une charte de promotion de la vaccination des professionnels de santé. Un document dans lequel ces derniers s’engagent à informer leurs membres sur la vaccination et à soutenir les initiatives locales en sa faveur.
Le gouvernement met également en avant cette année un “parcours vaccinal simplifié”, censé multiplier les opportunités de vaccination pour les patients, et impliquant davantage les soignants. Car, désormais, les infirmières peuvent vacciner, sans prescription médicale, l’ensemble du public cible : personnes âgées de plus de 65 ans, femmes enceintes, patients souffrant de pathologies chroniques ou d’obésité morbide. Auparavant, seuls ceux ayant déjà été vaccinés pouvaient être vaccinés par les infirmières.
Une multiplication des opportunités de vaccination qui bénéficie aussi aux pharmaciens… Le nombre de régions expérimentant la vaccination en officine passe, en effet, cette année de deux à quatre, et les pharmaciens peuvent aussi vacciner les primo-vaccinés. « Toute occasion doit être bonne pour se faire vacciner », a déclaré Agnès Buzyn. Pas sûr que ces bonnes paroles suffisent pour qu’infirmières libérales et pharmaciens enterrent la hache de guerre…