Le gouvernement prévoit que d’ici 2022, plusieurs milliers d’assistants médicaux épauleront les médecins de ville dans leurs cabinets. La mesure a beau irriter les Idels, elle est sur les rails : la Sécu et les syndicats médicaux ont commencé à négocier sur le sujet.
C’EST SANS DOUTE LA MESURE DU PLAN « MA SANTÉ 2022 » QUE LES IDELS ONT LE PLUS CRITIQUÉE : d’ici la fin du quinquennat, 4 000 assistants médicaux, dont la rémunération sera en partie subventionnée par l’Assurance maladie, devraient travailler dans les cabinets des médecins de ville. L’objectif est de faire gagner du temps aux praticiens libéraux, mais les infirmières y voient surtout un empiètement sur leurs prérogatives. Elles vont probablement devoir faire contre mauvaise fortune bon cœur, car les discussions entre les médecins et la Sécu ont commencé.
Le 24 janvier dernier, en effet, une réunion de négociation s’est tenue à la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) avec les cinq syndicats représentatifs de la médecine de ville. À l’ordre du jour, plusieurs points cruciaux : quels sont les médecins qui bénéficieront d’un financement public pour embaucher un assistant médical, quel sera le montant de ce financement, et quelles seront les contreparties exigées par la Sécu pour apporter sa contribution ?
Sur toutes ces questions, il faut bien reconnaître que les négociateurs n’ont pas forcément la même vision des choses. Un exemple ? Les critères d’éligibilité. « Les médecins exerçant seuls, surchargés de travail (…), sont ceux que la création d’assistants médicaux devrait prioriser pour les soutenir », écrivait le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), à l’issue de la première réunion. La Sécu, elle, demande à ce que l’aide soit réservée aux médecins en exercice regroupé.
Mais il en faudrait plus pour faire dérailler le processus. « La mise en place des assistants médicaux correspond à un objectif partagé par la Cnam et les syndicats médicaux », écrit par ailleurs Jean-Paul Ortiz. Les parties ont d’ailleurs jusqu’à la mi-avril pour se mettre d’accord, et les critiques du président de la CSMF ne sont qu’une façon de poser ses pions en début de négociation. Les Idels n’ont donc aucune raison de se réjouir.