L’ONI positionne l’Idel en coordonnatrice des soins | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 355 du 01/02/2019

 

COOPÉRATIONS

ACTUALITÉ

Adrien Renaud  

Lors d’une rencontre organisée en janvier par l’Ordre national des infirmiers (ONI), celui-ci a plaidé pour un élargissement du rôle des infirmiers à la coordination des soins. Et il avait invité à témoigner des professionnels qui exercent déjà ce type de responsabilités.

« NOUS, LES INFIRMIERS, NE SOMMES PAS ASSEZ TÉMÉRAIRES SUR CERTAINS SUJETS. » C’est ce qu’estime Patrick Chamboredon, président de l’ONI, qui introduisait le 16 janvier dernier une rencontre consacrée à la place de l’infirmier dans la coordination des soins de proximité. Un domaine dans lequel les marges de progression sont d’après lui importantes. « C’est un thème sur lequel on ne nous attend pas, regrette-t-il. On nous attend plutôt dans le soin. » Et pour montrer que les infirmiers savent aussi mettre les mains dans le cambouis organisationnel, l’ONI avait invité deux Idels qui se trouvent à la tête d’organisations pluriprofessionnelles territoriales : Thierry Pechey, président de l’équipe de soins primaires (ESP) en Meurthe-et-Moselle, et Laetitia Carlier, présidente d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) en Dordogne.

Des exemples à suivre ?

Le premier a expliqué comment son ESP, qui comptait à 15 membres fondateurs fédérés autour des problématiques les plus prégnantes du territoire (diabète, vieillissement, soins non-programmés…), a rapidement grandi et regroupe aujourd’hui 40 professionnels. L’infirmier ajoute que son initiative a fait des petits. « Après la nôtre, quatre ESP se sont créées dans le Grand Nancy, se réjouit-il. Et à chaque fois, c’est un infirmier qui est à la tête ! »

Laetitia Carlier, pour sa part, a expliqué comment le pôle de santé de Bergerac qu’elle dirigeait a été à l’origine d’une CPTS. Elle se souvient qu’au départ, certains autres professionnels ont eu du mal à admettre qu’une infirmière se trouve en responsabilité. « Ils me voyaient faire ce que fait d’habitude un généraliste, sourit-elle. Mais il ne faut pas forcément de compétences médicales pour assurer la coordination. Et cela fait des années que cela dure, maintenant ils sont habitués ! »

Rappelons qu’en septembre dernier, le président de la République a donné un objectif ambitieux aux professionnels de santé : le territoire national doit être maillé de CPTS à la fin de son mandat. Celles-ci devraient donc bientôt fleurir et elles constituent autant d’opportunités à saisir pour les infirmiers.

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