La réforme à l’arrêt

FACE AUX DIFFICULTÉS DE MISE EN PLACE DE LA RÉFORME DES TRANSPORTS SANITAIRES, la ministre de la Santé avait missionné en décembre dernier l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). À la suite des conclusions que lui a remises cette dernière, Agnès Buzyn a admis la nécessité de faire une « pause » dans l’application de cette réforme. En effet, celle-ci avait, depuis octobre dernier, transféré de l’Assurance maladie aux établissements de santé la gestion et le financement des transports interhospitaliers et les incitaient à mieux structurer l’organisation de la commande de transports. Cependant, selon l’Igas, des clarifications sont nécessaires, en particulier dans le domaine de l’hospitalisation à domicile (HAD). Elle recommande aussi de réexaminer le mode de traitement de la dialyse et de sortir du champ la dialyse à domicile, en particulier la dialyse péritonéale. Ce sont les petits transporteurs qui ont le plus souffert de la réforme faute d’obtenir les marchés escomptés, certains ayant perdu entre 30 et 60 % de leur chiffre d’affaires. « Nous allons travailler avec les transporteurs pour améliorer les points de mise en œuvre qui posent problème, a assuré la ministre de la Santé. Cette suspension ne devrait pas durer des mois car nous avons besoin de cette réforme. » La Fédération hospitalière de France a, pour sa part, indiqué ne « pouvoir accepter que pour maintenir coûte que coûte une réforme calamiteuse, l’incertitude et la désorganisation persistent ».