L'infirmière Libérale Magazine n° 355 du 01/02/2019

 

CPTS

ACTUALITÉ

Adrien Renaud  

Les négociations conventionnelles interprofessionnelles visant à définir les modalités de financement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont débuté mi-janvier.

SEIZE PROFESSIONS, QUARANTE-HUIT SYNDICATS… Il y avait du monde autour de la table de l’Assurance maladie le 16 janvier dernier. Au cœur des discussions : les CPTS, ces structures censées coordonner les soignants à l’échelle des bassins de vie comprenant de 20 000 à 100 000 habitants, et dont Emmanuel Macron a promis qu’elles couvriraient l’ensemble du territoire d’ici à 2022.

L’idée des CPTS est séduisante : les soignants libéraux, toutes professions confondues, s’organisent entre eux pour répondre aux besoins de leur territoire de manière coordonnée. Mais la coordination prend du temps, et le temps c’est de l’argent. D’où la nécessité pour l’Assurance maladie de subventionner les CPTS, et de définir avec les partenaires conventionnels comment elle va le faire.

Trois missions socles

Lors de la réunion du 16 janvier, la Sécu a proposé aux syndicats de définir trois missions socles que les CPTS devraient obligatoirement exercer pour pouvoir prétendre au financement conventionnel : l’accès de tous les habitants à un médecin traitant, l’accès à des soins non programmés et l’organisation des parcours de soins. En plus de ces missions socles, les professionnels des CPTS pourraient s’investir dans des missions complémentaires, comme le suggère l’Assurance maladie : prévention, formation…

Les syndicats d’Idels sont sortis de la réunion optimistes, mais vigilants. Ghislaine Sicre, présidente de Convergence infirmière (CI), se dit par exemple « pour l’exercice coordonné, et donc favorable aux CPTS », mais souligne que leur financement se fera de manière forfaitaire. « Nous n’y sommes pas opposés, mais nous ne voudrions pas les voir dériver en salariat déguisé », avertit-elle.

Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), affirme de son côté que les Idels « ont besoin de davantage de coordination », mais regrette que les propositions de l’Assurance maladie soient « extrêmement médico-centrées ». Pour savoir si les syndicats d’Idels parviendront à faire évoluer le modèle des CPTS, il faudra patienter jusqu’à mi-avril, date prévue de la clôture des négociations.

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