La vocation qui fait bondir - L'Infirmière Libérale Magazine n° 356 du 01/03/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 356 du 01/03/2019

 

ÉDITO

« UNE VOCATION, C’EST AVANT TOUT DONNER LE MEILLEUR DE SOI-MÊME », dit en souriant Bassam, étudiant infirmier à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Il s’exprime dans une vidéo diffusée sur le compte Twitter de l’institution pour inciter les lycéens ou les étudiants à choisir une orientation dans leurs IFSI via Parcoursup. À l’heure des réseaux sociaux, tout se transforme, on clique pour s’inscrire en fac, on crée des équipes de soins primaires (p. 62), on voit pousser des assistants médicaux, on fait de la télémédecine (p. 58). Tout se transforme, sauf quand on parle vocation, systématiquement associée à la profession infirmière. Il ne s’agit pas de bannir le terme (pourquoi s’en priverait-on ?), mais de ne pas s’en servir de prétexte pour méconnaître les compétences et les responsabilités de ces professionnels. Alors oui, quand les infirmiers auront enfin les preuves concrètes de cette reconnaissance, qui passe nécessairement par des revalorisations, le mot vocation pourra, sans doute, un peu moins écorcher les oreilles. En attendant, on conseillera plutôt aux étudiants de faire en parallèle des études de droit pour justifier le bien-fondé de leurs décisions devant les juridictions, comme l’a fait cette Idel devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence (p. 16) en défendant le calcul de ses indemnités horokilométriques face à sa caisse primaire d’assurance maladie !

Loin d’être sur la défensive, la profession infirmière veut prendre part à la transformation du système de santé. Mais les changements seront d’autant mieux acceptés qu’ils valoriseront chaque profession à la hauteur de son implication, sans flatterie ni faux-semblant. On peut encore espérer que les négociations, en cours depuis deux ans entre l’Assurance maladie et les syndicats d’Idels, auront bientôt une issue favorable, en particulier sur la réforme de la démarche de soins infirmiers (p. 20)…

« J’ai toujours aimé être dans l’accompagnement des autres. Je voulais vraiment un travail avec de l’humain », poursuit Bassam dans la vidéo de l’AP-HP. L’expertise clinique, c’est en effet l’une des richesses de la fonction. Longue et heureuse carrière à Bassam !