L’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) a rendu public son bilan de l’année 2018 sur son activité de DPC.
SUR LES 156 922 PROFESSIONNELS DE SANTÉ INSCRITS AU DPC EN 2018, 44 % n’avaient pas effectué d’inscription en 2017. Une hausse satisfaisante pour l’ANDPC. « En 2018, il y a eu un vrai engagement des infirmiers », fait savoir Michèle Lenoir-Salfati, directrice générale de l’ANDPC. Les médecins arrivent en tête des soignants inscrits (48 944), juste devant les Idels (48 941), dont 47 % n’étaient pas inscrits en 2017. Ces derniers ont effectué 52 590 actions de formation en 2018 (contre 44 779 en 2017), principalement des formations continues (80,6 %). L’enveloppe attribuée à l’ANDPC est en augmentation constante.
« Nous avons reçu 190,4 millions d’euros en 2018, alors que nous avions perçu 182 millions d’euros en 2016, rapporte Michèle Lenoir-Salfati. Dans la convention d’objectif et de gestion (COG) signée entre l’État et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), qui verse l’enveloppe à l’ANDPC, il est prévu une augmentation des financements de 2,3 % chaque année jusqu’en 2022. » Et de poursuivre : « Nous surveillons l’évolution de consommation de DPC de chaque profession et faisons jouer la fongibilité des enveloppes. Nous avons ainsi pu rallonger celle des infirmiers en 2018 pour permettre des financements jusqu’à la fin de l’année. » 14 257 actions de formation DPC ont été publiées en 2018 ; celles dédiées aux infirmiers arrivent en deuxième position, avec 5 551 actions, juste derrière celles pour les médecins (6 488). Les formations proposées aux infirmiers concernent pour 50 % d’entre elles tous les modes d’exercice. Seules 3,3 % concernent exclusivement les libéraux. La majorité des actions proposées pour les infirmiers sont de la formation continue (72,1 %), suivie de programmes intégrés (24,5 %), d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) (2,5 %) et de la gestion des risques (0,8 %). Pour mieux faire connaître le DPC auprès des infirmières, Michèle Lenoir-Salfati encourage les organisations professionnelles à s’en faire le relais. « Nous devons aussi changer l’image du DPC, ajoute-t-elle. Pour beaucoup, il s’agit uniquement de formation continue, mais il y a aussi des démarches d’EPP ou encore de gestion des risques. Sur cet axe, nous devons développer une communication plus ciblée. » De plus en plus d’actions de DPC intègrent par ailleurs l’interprofessionnalité. Les formations concernant les infirmiers et aides-soignantes arrivent d’ailleurs en tête du top 10 des combinaisons de professions. Sont également proposées des formations médecins/infirmiers, médecins/infirmiers/aides-soignants et infirmiers/aides-soignants/auxiliaires de puériculture. Toutes professions confondues, 2 228 organismes de DPC (ODPC) enregistrés auprès de l’ANDPC sont habilités à proposer des actions de DPC. Les ODPC dédiés aux infirmiers arrivent en tête (1 728), devant les aides-soignants (1 521) et les médecins (1 303). Parmi les 2 817 ODPC ayant soumis une demande d’enregistrement à l’agence, 2 228 (soit 79 %) sont enregistrés, 557 (soit 20 %) ont été rejetés et 32 (soit 1 %) sont en cours d’enregistrement. Principaux motifs de refus : les thématiques qui n’entrent pas dans le périmètre du DPC ou dans le champ de compétences de la profession de santé visée, ou encore les références des membres du conseil scientifique ou des concepteurs des actions en inadéquation avec les professionnels de santé visés.
L’ANDPC a mené un travail auprès des ODPC afin de garantir une plus grande transparence de fonctionnement, d’abord en rendant indépendantes ses commissions scientifiques (CSI) vis-à-vis des ODPC. Mais d’autres problèmes se sont également posés, par exemple par rapport aux publicités effectuées par les ODPC pour des formations à l’étranger, « une démarche qui dérange, car elle donne l’impression que du tourisme se fait au détriment de la formation, sur de l’argent public », indique Michèle Lenoir-Salfati. Autre problématique : les formations qui se déroulent lors de congrès, financés par l’industrie pharmaceutique. Un travail a été effectué par le comité d’éthique de l’ANDPC, qui a publié en septembre une charte éthique et en décembre, un avis, afin de répondre à ces problématiques. Ainsi, un congrès peut être un lieu de DPC à condition notamment que la formation dure trois heures, qu’elle soit organisée dans une salle clairement identifiée et accessible uniquement aux personnes inscrites au DPC.