Un projet de loi sur les retraites et un autre sur le financement de la dépendance des personnes âgées vont être présentés au second semestre 2019.
Alors que le projet de loi sur la santé sera débattu au Sénat lors de la première semaine de juin, la ministre des Solidarités et de la Santé a déjà plusieurs casseroles sur le feu. La réforme des retraites, qui dépendent de son portefeuille, devrait être présentée dès l’été. L’autre gros morceau sera la réforme de la prise en charge de la dépendance des personnes âgées, annoncée pour la fin de l’année. Agnès Buzyn a déjà reçu, fin mars, le rapport de Dominique Libault, pilote de la concertation sur le grand âge et l’autonomie, qui égrène pas moins de 175 propositions. « C’est un rapport très ambitieux qui ne ferme les portes à aucune piste, a commenté Agnès Buzyn lors d’une rencontre de l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis). C’est un sujet sur lequel tous les gouvernements précédents ont reculé, mais pour lequel nous sommes désormais au pied du mur. » En effet, les personnes de plus de 85 ans devraient être près de 5 millions en 2050. « Il faut diversifier et graduer l’offre de service pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de rester le plus longtemps à domicile », a ajouté la ministre. L’épineuse question du financement est loin d’être tranchée. Les pistes sur la table sont nombreuses : création d’une seconde journée de solidarité, utilisation des 15 milliards d’euros du fonds de réserve pour les retraites, qui était censé parer aux effets du papy-boom sur les finances des retraites, ou encore la transformation de la contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS), une fois que le trou de la Sécu sera rebouché, en une contribution pour la dépendance. « Il n’y aura pas de nouvel impôt supplémentaire », a estimé Agnès Buzyn, n’excluant pas cependant qu’il « faudra peut être travailler plus ». Elle souhaite aussi une réforme de la gouvernance du financement de la dépendance. « Il faut simplifier et rendre le système plus homogène et plus lisible pour les Français », a-t-elle indiqué. Elle semble également séduite par la création d’un « bouclier dépendance » qui permettrait à chaque famille de limiter son reste à charge. D’ici là, la ministre doit encore défendre au Parlement une proposition de loi qui traduit la volonté du président de la République de permettre aux assurés de résilier leur complémentaire santé à tout moment. La ministre s’est avouée « très agacée » par les annonces de certaines complémentaires d’une hausse des tarifs pour compenser la réforme du reste à charge zéro sur les lunettes, les prothèses dentaires et auditives.