L'infirmière Libérale Magazine n° 357 du 01/04/2019

 

ORGANISATION DES SOINS

ACTUALITÉ

Adrien Renaud  

Alors que l’avenant conventionnel occupe légitimement les esprits des Idels, des discussions cruciales pour la profession continuent sur les assistants médicaux et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Les syndicats représentatifs des Idels et l’Assurance maladie ont beau avoir bouclé une négociation marathon de plus de vingt mois, les discussions entre les professionnels de santé et la Sécu sont loin d’être finies. Elles se poursuivent même à un rythme soutenu à propos de deux piliers de la stratégie « Ma Santé 2022 » présentée par Emmanuel Macron en septembre dernier : les CPTS et les assistants médicaux.

Financement de six missions

Les négociations sur les CPTS rassemblent une cinquantaine d’organisations représentant seize professions de santé. L’objectif ? Se mettre d’accord sur les règles de financement de ces structures censées mailler l’Hexagone d’ici 2022 afin de mieux coordonner l’activité des soignants libéraux.

En l’état actuel des discussions, on sait que les CPTS seront financées pour la réalisation de quatre missions-socle (accès au médecin traitant, soins non programmés, coordination des parcours, prévention) et deux missions optionnelles (qualité et accompagnement des professionnels). L’agence APMNews a par ailleurs révélé courant mars que l’Assurance maladie avait proposé en séance d’allouer un montant maximum de 300 000 euros par an aux plus grosses CPTS (plus de 80 000 habitants) qui rempliraient l’ensemble des six missions.

Un assistant pour trois médecins

Contrairement à ce qui se passe pour les CPTS, les infirmières ne participent pas aux négociations sur les assistants médicaux. Ce qui ne les empêche pas de s’exprimer à leur sujet. Les syndicats d’Idels ou encore l’Ordre ont en effet déjà publiquement affirmé la menace que fera peser cette nouvelle profession, qui épaulera les médecins libéraux dans leur cabinet, sur les prérogatives infirmières.

Mais la voix des paramédicaux ne semble pas devoir être entendue. Certes, l’accord semblait en danger en février, quand les syndicats médicaux ont suspendu leur participation pour signifier leur refus de se voir imposer un nombre de consultation minimal en échange de la prise en charge par l’Assurance maladie d’une partie du coût des assistants. Mais les médecins ont depuis repris le chemin de la table des négociations.

L’agence AMPNews indique même que l’Assurance maladie a proposé en mars une aide d’un montant de 21 000 euros par an en année pleine pour financer un assistant médical que se partageraient trois médecins au moins. Toujours d’après APMNews, les syndicats médicaux ont fait connaître leur préférence pour une aide d’un montant supérieur, mais ont salué cette avancée.

Pour les CPTS comme pour les assistants médicaux, la conclusion des négociations est attendue pour le courant du mois d’avril.