L'infirmière Libérale Magazine n° 357 du 01/04/2019

 

LE GRAND DÉBAT EN PACA

ACTUALITÉ

Sandrine Lana  

En marge du grand débat national, l’URPS-Infirmière PACA a consulté la profession et publié son livre blanc. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en recevra un exemplaire.

En amont du sixième Forum de l’infirmière libérale qui s’est tenu à Marseille mi-mars, l’URPS-Infirmière PACA a lancé une grande consultation en ligne auprès des professionnelles de terrain. L’objectif était de faire remonter leurs principales revendications dans la région de France qui regroupe le plus d’Idels. « Osons parler, osons écrire, osons proposer », a prôné Lucienne Claustres-Bonnet, Idel et présidente de l’union régionale, qui a appelé toutes les Idels (ainsi que les IDE) à répondre au bref questionnaire afin d’évaluer le bien-être au quotidien et donner une vision de la profession pour demain, compte tenu des évolutions que représente la mise en place du plan de transformation du système de santé « Ma Santé 2022 ».

La crainte du salariat

Plus de cent personnes, Idels et IDE (principalement originaires de la région, mais pas uniquement), ont répondu aux quatre questions posées par l’union régionale. Il en ressort que les Idels sont peu nombreuses à connaître réellement le contenu du projet de loi et craignent majoritairement que la volonté du gouvernement soit d’évoluer vers « le salariat pour tous ». « Les Idels se considèrent comme une variable d’ajustement pour le système de santé, regrettent que seul l’exercice comptable de la santé prime et soulignent le burn-out de la profession », peut-on lire dans Le livre blanc des infirmières libérales en PACA de l’URPS.

« Après la première phase de consultation en ligne, près de deux cents participantes au Forum régional de l’infirmière libérale ont voté via leur téléphone portable pour les mesures prioritaires à mettre en avant dans leur livre blanc », se félicite la présidente de l’URPS. Les premières exigences concernent la revalorisation des actes et une meilleure reconnaissance de la profession.

Les Idels souhaitent la « revalorisation de l’ensemble des actes, y compris pour leurs déplacements ». À ce sujet, l’URPS tire la sonnette d’alarme sur les risques de désertification des grandes agglomérations par les soignants si une solution n’est pas trouvée rapidement pour faciliter le stationnement en ville. En deuxième position des revendications se trouve l’« adaptation de la nomenclature générale des actes professionnels à l’évolution de l’exercice, en incluant les transferts de compétences, les actes de prévention, de surveillance et de suivi pour l’ensemble des pathologies chroniques et le suivi des plaies, et la suppression des notions de temps ». La reconnaissance de la pénibilité du travail en vue de l’obtention de la retraite arrive en troisième place.

Seize propositions phare

Cette consultation a également fait ressortir les craintes des professionnelles envers la concentration des pratiques, notamment via la création des CPTS et par rapport à la notion de pratique avancée des infirmières. Dans le même temps, le projet de loi de transformation du système de santé adopté en première lecture a partiellement approuvé la huitième revendication du livre blanc des Idels, à savoir la possibilité d’« élargir le droit de prescription des infirmières pour les antiseptiques, les compléments alimentaires, le sérum physiologique, le renouvellement des ordonnances à l’identique des patients atteints de pathologies chroniques » (lire p. 14).

En tout, l’URPS a recensé seize propositions phare. « Nous avons pu remettre le livre blanc au cabinet du préfet, qui s’est engagé à faire remonter les informations que nous avons recueillies. Demain, un exemplaire partira chez la ministre de la Santé », se félicite Lucienne Claustres-Bonnet.