L'infirmière Libérale Magazine n° 357 du 01/04/2019

 

PSYCHOTRAUMATISME

ACTUALITÉ

Géraldine Langlois  

Le Centre national de ressources et de résilience (CN2R) a été installéà Lille fin février par Agnès Buzyn et Nicole Belloubet, ministres de la Santé et de la Justice. Dédié au psychotraumatisme, il entend développer la recherche soignante sur ce sujet.

« Le Centre national de ressources et de résilience n’est pas un centre de soins », insiste le Pr Guillaume Vaiva, chef du service de psychiatrie du CHU de Lille, coresponsable du projet avec le Pr Thierry Baubet, chef du service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Avicenne (AP-HP) à Bobigny. Les deux médecins ont associé leur expertise clinique et en matière de recherche pour répondre à l’appel à projets lancé dans le cadre du Plan interministériel d’aide aux victimes de 2017.

Le CN2R, porté par le CHU de Lille et l’AP-HP, vise tout d’abord à coordonner la dizaine de centres régionaux de ressources et de résilience qui sont, eux, des lieux de soins pour les personnes souffrant de psychotraumatisme, quelle qu’en soit la cause (attentat, catastrophe ou parcours de vie). Le CN2R épaulera les professionnels de ces centres régionaux en produisant des bonnes pratiques, issues des travaux de focus groups, et en leur proposant des bases de travail communes, comme un dossier de soin unique qui pourra devenir, après avoir été anonymisé, un dossier de recherche.

Recherche soignante

« Un des axes forts de la constitution du projet de CN2R réside dans un espace numérique moderne dont l’objectif est que tout le monde parle le même langage, recueille les mêmes données lors des soins ou pour la recherche, explique le Pr Vaiva. Il comprendra un web-media, un forum… » Le Centre national devrait également développer des programmes de formation à destination de tous les professionnels, soignants ou non, pouvant être en contact avec des personnes souffrant de psychotraumatisme, notamment les infirmières.

« Les besoins en termes de recherche sont immenses, car le sujet a été peu exploré », déplore le Pr Baubet. « La recherche soignante sera sans doute très à l’honneur, précise le psychiatre lillois. D’ailleurs, le projet prévoit un poste pour qu’une infirmière favorise le développement de cette recherche, la production de bonnes pratiques à destination des professionnels de l’action quotidienne et la définition de référentiels et de kits de formation. Il faut que les infirmiers soient des acteurs privilégiés de ce centre ».