L'infirmière Libérale Magazine n° 358 du 01/05/2019

 

ACTUALITÉ

→ Chat chez soi

Mieux vaut garder ses chats chez soi. Il ne s’agit pas d’un virelangue mais des conclusions d’une très sérieuse étude publiée dans le revue Biology Letters. Les chats qui s’aventurent à l’extérieur ont près de trois fois plus de risques d’être contaminés par divers parasites que ceux qui restent à la maison. « C’est la première fois que l’on quantifie le risque lié au fait que le chat domestique sorte de chez lui », déclare Kayleigh Chalkowski de l’université d’Auburn en Alabama (États-Unis), principale auteure de l’étude. Les chercheurs ont réalisé une méta-analyse en combinant les résultats de 21 études sur diverses infections du chat domestique dans 16 pays du monde. Dix-neuf pathogènes (parasites, virus, bactéries…) ont été analysés, dont plusieurs sont susceptibles de se transmettre à l’homme, comme Toxoplasma gondii, l’agent de la toxoplasmose, ou Toxocara cati, un ver intestinal. L’équipe a également regardé si cet effet « outdoor » changeait selon la latitude des zones géographiques où vivent les chats étudiés (Canada, Espagne, Allemagne, Suisse, Brésil, Estonie, Roumanie, Chypre…). À leur grande surprise, ce sont les chats qui vivent sous des latitudes plus élevées - plus au nord dans notre hémisphère - qui ont davantage de risques d’être contaminés par des pathogènes lors de sorties extérieures que ceux qui vivent sous les tropiques. « Quel que soit l’endroit du monde où l’on vit, garder son chat à l’intérieur est un bon moyen de le tenir éloigné des maladies infectieuses », souligne la chercheuse.

→ Rougeole : l’OMS s’inquiète de la flambée des cas

Le nombre de cas de rougeole recensé dans le monde au cours du premier trimestre de 2019 a été multiplié par 4 par rapport à la même période en 2018. Selon des données provisoires de l’Organisation mondiale de la santé, 112 163 cas de rougeole ont été rapportés par 170 pays au cours du premier trimestre de 2019. Sur la même période en 2018, 163 pays avaient recensé 28 124 cas. Cela correspond à une augmentation de près de 300 % du nombre de cas à l’échelle mondiale. La région africaine (+ 700 %) est la plus touchée, suivie de l’Europe (+ 300 %), de la Méditerranée orientale (+ 100 %), des Amériques (+ 60 %), de l’Asie du Sud (+ 40 %) et du Pacifique occidental (+ 40 %). L’OMS souligne que le nombre réel de cas est probablement « considérablement plus élevé ». En France, 633 cas de rougeole ont été déclarés entre début janvier et le 7 avril, contre 1 686 cas sur la même période en 2018, en quasi-totalité « chez des sujets non ou mal vaccinés », précise Santé publique France. 193 personnes ont dû être hospitalisées, dont 10 en réanimation, et 50 ont souffert d’une pneumopathie, l’une des complications graves de la rougeole. Les campagnes de prévention et d’information ont permis d’améliorer le rattrapage concernant surtout la seconde dose des enfants et des adolescents. Toutefois, l’immunité de groupe n’est pas atteinte, alerte Santé publique France. Cette dernière ne pourra être obtenue « que grâce à des niveaux de couverture vaccinale très élevés dans toute la population ciblée », c’est-à-dire supérieure à 95 %.Sans cela, « on risque d’observer une alternance de vagues épidémiques suivies de périodes de “lune de miel” ». La mise en place en 2018 des 11 vaccins obligatoires chez le nourrisson laisse espérer que l’objectif d’éliminer la maladie pourrait être atteint à moyen terme en France.