Après le virage ambulatoire, c’est à l’accélération du virage numérique que nous invite notre ministre de la Santé. Parmi les actions à venir, tous les professionnels libéraux, à partir de leur numéro de RPPS, pourront utiliser les messageries sécurisées de santé, facilitant ainsi la coordination de leurs actions. La carte Vitale sera dématérialisée via une application sur smartphone, qui va faire l’objet d’expérimentations pour que les prescriptions médicales soient télétransmises directement au pharmacien (2019), puis aux biologistes et infirmiers (2020) et aux kinésithérapeutes (2021)… Par ailleurs, les prises en charge à distance vont se développer, avec le déploiement de la télémédecine et du télésoin. Tous ces projets vont permettre de soutenir l’innovation en santé, de régler une partie des problèmes de démographie médicale ou encore d’offrir à des personnes très dépendantes de pouvoir bénéficier des mêmes services de santé que les autres. Soyons toutefois attentifs à ce que l’accélération du virage ne nous envoie pas « dans le mur ». Celui de l’appauvrissement de la relation à l’autre, cet autre souffrant que nous côtoyons au quotidien, telle cette personne âgée qui nous dit après une téléconsultation pour sa plaie : « Avant, le médecin ne me touchait déjà plus (l’examen médical clinique se fait rare à domicile, ndlr), maintenant, il ne me regarde même plus, seulement ma plaie. » Dommage !