L'infirmière Libérale Magazine n° 359 du 01/06/2019

 

FORMATION

ACTUALITÉ

H. C.  

La 7e matinale de l’Ordre national des infirmiers, le 15 mai, était consacrée à la création d’une filière universitaire infirmière.

« Travailler avec les universités va nous permettre d’asseoir le côté théorique de notre profession, en développant une approche plus scientifique », explique Véronique Péchey, cadre formatrice à l’Ifsi de Nancy-Laxou (Meurthe-et-Moselle). « Ce n’est pas nier nos savoir-faire, car les données de sciences infirmières sont probantes pour améliorer la qualité et la sécurité des soins, comme l’ont montré les Canadiens », ajoute-t-elle. Les intervenants de la matinale de l’ONI consacrée à la création d’une filière universitaire infirmière étaient d’accord : l’universitarisation de la formation des soignants représente une formidable opportunité pour la profession, notamment pour le développement de la recherche. En effet, avec l’ouverture d’une section de qualification en sciences infirmières au sein du Conseil national des universités, « dès la rentrée 2020, elles vont pouvoir recruter des enseignants-chercheurs spécialisés dans ce domaine », a mis en avant Stéphane Le Bouler, responsable de projet Universitarisation des formations paramédicales et maïeutique au ministère de l’Enseignement supérieur. Autre intérêt de ce processus d’intégration des Ifsi aux universités : l’acquisition d’une culture et d’un socle de compétences communs avec les autres professions de santé. « Ainsi, ils apprendront très tôt à travailler ensemble, en interdisciplinarité, via des exercices de simulation », imagine Anne Charloux, professeure aux hôpitaux universitaires de Strasbourg. Elle a aussi plaidé pour une intégration fonctionnelle des Ifsi, avec la création d’une nouvelle UFR infirmière, maïeutique et médecine, plutôt que pour une inclusion totale dans les filières existantes, avec regroupement des locaux. L’accès aux campus universitaires sera cependant ouvert aux étudiants infirmiers. « Bénéficier des bibliothèques universitaires, des espaces numériques de travail et même de repas équilibrés à bas prix contribuera à leur réussite », s’est félicité Bilal Latreche, président de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Il revient à chaque université, désormais, de peaufiner son projet pédagogique. Ainsi, les quelques 25 000 étudiants qui intégreront à la rentrée une formation infirmière (sur les 105 000 candidats qui en ont fait la demande sur Parcoursup) seront les premiers d’une génération de professionnels de santé partageant « les mêmes droits et les mêmes pratiques », selon Stéphane Le Bouler.