L'infirmière Libérale Magazine n° 359 du 01/06/2019

 

EXERCICE

ACTUALITÉ

V. H.  

Le modèle du médecin de famille travaillant tout seul dans son cabinet est définitivement en train de disparaître. Et quand les généralistes exercent avec d’autres professions, c’est d’abord avec des Idels.

C’est une tendance de fond qui est désormais majoritaire. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée en mai, 61 % des médecins généralistes exercent actuellement en groupe avec d’autres médecins et/ou des paramédicaux. Et surtout, l’exercice pluridisciplinaire concerne 81 % des praticiens de moins 50 ans. Quand il n’est pas tout seul, neuf fois sur dix le généraliste travaille avec un autre généraliste. En outre, un peu moins d’un tiers (27 %) partage ses locaux avec au moins un professionnel de santé paramédical : 21 % avec une Idel, 12 % avec un masseur-kinésithérapeute, 8 % avec un pédicure-podologue, 7 % avec un orthophoniste et 6 % avec un diététicien. Pour autant, exercer entre les mêmes murs ne veut pas forcément dire travailler en interdisciplinarité. Mais là aussi les pratiques évoluent. La Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a tiré un bilan, mi-mai, du développement de l’exercice coordonné dans les maisons de santé pluri-professionnelles (MSP) qui étaient adhérentes l’année dernière à l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI). Elle versera prochainement à ces 735 structures une rémunération totale de 46,7 millions d’euros. Une enveloppe en hausse de 30 % par rapport à l’année précédente en raison de l’augmentation du nombre de MSP (197 de plus) et de « l’attractivité croissante d’un mode d’exercice regroupé et coordonné », selon la Cnam. L’ACI a en effet permis de poser en avril 2017 le principe d’une rémunération versée aux structures, en fonction de l’atteinte d’objectifs dans plusieurs domaines. Chaque MSP recevra ainsi 63 500 euros en moyenne. Si cette rémunération globale est en hausse, c’est également parce que le nombre de patients pris en charge dans une MSP l’est aussi (3,2 millions en 2018 contre 2,4 en 2017), de même que le nombre de professionnels de santé y exerçant (13 096 en 2018 contre 9 566 en 2017). Satisfaite également de l’atteinte des objectifs fixés à ces structures, l’Assurance maladie dit vouloir « continuer de soutenir activement la création et le développement des MSP qui confortent l’offre de soins de premier recours, améliorent la continuité du parcours de soins du patient et contribuent de manière plus globale à l’amélioration de la qualité et de l’efficience des soins ».

Articles de la même rubrique d'un même numéro