On opte pour l’exercice libéral pour de nombreuses raisons, et parfois pour ne plus avoir à subir les interlocuteurs multiples en structure de soins. Mais à l’inverse, travailler seul(e) sur un territoire, même si les cabinets de groupe sont de plus en plus plébiscités, peut susciter un sentiment d’isolement et impacter les conditions de travail, comme le montrait l’étude sur le burn-out des Idels parue dans notre n° 337. Être confronté(e) à l’anxiété des patients, à leur douleur, aux questions de l’entourage, aux turpitudes administratives ou fiscales mobilise du savoir et des compétences dont on aimerait parfois débattre avec ses pairs. L’isolement - au sein d’une communauté de plus de 600 000 professionnels - semble toutefois en perte de vitesse grâce à la formalisation des organisations du travail à domicile. Ce fut un des messages forts du Salon Infirmier qui vient de fermer ses portes. Les Idels se sont toujours adapté(e) s pour répondre aux besoins, pas toujours anticipés, des patients restés ou revenus chez eux, auxquels il fallait dispenser soins et conseils, et pour pallier les ruptures du parcours de santé. Réseaux de soins désormais nommés dispositifs d’appui à la coordination, équipes de soins primaires (ESP), maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ou communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) : autant de modes de prise en charge complémentaires pour sécuriser le parcours de santé, et d’opportunités pour les professionnels de collaborer et de se soutenir en co-construisant le projet de soins le plus personnalisé. De quoi se sentir valorisé individuellement et collectivement. Vers l’autonomie des patients et des Idels sans la solitude ni l’épuisement ?