L'infirmière Libérale Magazine n° 360 du 01/07/2019

 

ACTUALITÉ

Marie-Claude Daydé  

infirmière libérale

Mme C., 78 ans, souffre d’un diabète traité par voie orale et insulinothérapie. Son traitement et son suivi sont effectués par une infirmière libérale deux fois par jour. Ce jour-là, en début de soirée, la fille de Mme C., qui vit avec elle et rentre du travail, appelle l’infirmière car elle trouve que « [sa] mère ne va pas bien ». Elle a essayé de lui donner du sucre, « mais elle ne parvient pas à l’avaler ». Craignant une hypoglycémie sévère, l’infirmière se rend rapidement chez la patiente, qu’elle trouve en coma hypoglycémique. La patiente avait « sauté » le repas de midi, car elle avait fait des courses et, par erreur, pris deux fois son traitement par voie orale. Lorsque l’infirmière arrive, la fille de la patiente est au téléphone avec le régulateur du samu. Devant la description des symptômes, ce dernier lui indique de resucrer la patiente par voie intraveineuse directe de glucosé hypertonique à 30 %. Mais ces ampoules, classées sur la liste I des substances vénéneuses, sont réservées à l’usage hospitalier et non accessibles aux infirmiers libéraux pour usage professionnel ! Toutefois, le petits-fils, pharmacien, a laissé chez sa grand-mère un kit de glucagon que l’infirmière va injecter par voie intramusculaire. Elle pourra ensuite resucrer la patiente par voie orale au bout d’une dizaine de minutes. Les patients à risque d’hypoglycémie que vous connaissez ont-ils un kit de glucagon dans leur pharmacie ? Une prescription du médecin ? Dommage !