L'infirmière Libérale Magazine n° 361 du 01/09/2019

 

VOTRE CABINET

FICHE PRATIQUE

Géraldine Langlois  

Le développement professionnel continu (DPC) est installé dans le paysage de la formation professionnelle des Idels, mais le fait de suivre d’autres formations sera bientôt pris en compte dans la dynamique individuelle d’amélioration des compétences.

Les Idels ont l’obligation de se former via le DPC : ils doivent effectuer deux actions de DPC par période de 3 ans. Créé en 2013 et revu en 2016, « le dispositif est encore dans sa phase de montée en charge », souligne Valérie Durand, responsable de l’information des publics à l’Agence nationale du DPC (ANDPC). Cela explique probablement pourquoi seuls 61 % des Idels (75000 professionnels) ont suivi au moins une action de DPC depuis 2017. Il est peu probable que la totalité d’entre eux réalise les deux actions obligatoires avant le 31 décembre 2019. Si l’Ordre des infirmiers doit s’assurer du respect de l’obligation, aucune sanction n’est toutefois prévue pour le moment.

Deux actions de DPC sur trois ans

L’ANDPC finance les frais des formations inscrites par les structures qui les organisent et correspondent aux thématiques publiées dans un arrêté. Il s’agit, entre autres, des soins infirmiers en santé mentale, de la prise en charge de la douleur ou de la détection précoce de la maltraitance envers les personnes âgées et de la conduite à tenir. Un nouvel arrêté doit paraître durant l’été 2019 : les thématiques concernées devraient être moins nombreuses. Pour 2019, les Idels peuvent solliciter l’Agence pour financer jusqu’à 14 heures d’actions de DPC. Ils doivent s’inscrire en ligne sur www.mondpc.fr. Les formations concernées par une prise en charge figurent dans le catalogue en ligne de l’ANDPC.

L’agence paie directement à l’organisme de formation une partie des frais pédagogiques (20,71 € par heure pour une action de DPC présentielle d’une durée de 3 à 7 heures). Elle verse par ailleurs aux Idels participants une indemnisation (33,76 € par heure pour une formation présentielle). Ces montants varient selon la formule de la formation (présentielle, à distance ou mixte) et le type de formation : action de DPC, d’évaluation des pratiques professionnelles ou de gestion des risques, ou encore programme intégré associant au moins deux actions de DPC. En e-learning, l’Agence versera au maximum, par heure, 41,42 € à l’organisateur et 16,88 € à l’infirmier pour une action de DPC. Les actions de DPC « tutorat » financées par l’ANDPC (une fois tous les 3 ans) ne sont pas décomptées du plafond annuel de financement.

Formations à la carte

Des formations non financées dans le cadre du DPC peuvent également être prises en charge par le Fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux (FIF-PL) à partir du moment où l’Idel est inscrit à l’Urssaf. Pour être éligibles à cette prise en charge, les formations doivent être dispensées par des organismes référencés par l’outil de référencement des organismes de formation Datadock (www.data-dock.fr) et leur programme doit correspondre aux critères de la profession concernée, indique le FIF-PL. Sa documentation dédiée aux infirmiers liste les thèmes prioritaires pour les actions collectives comme pour les demandes individuelles. Que la formation soit courte ou longue (notamment les DU, la formation de 40 heures à l’ETP ou des formations de plus de 90 heures à la sophrologie), l’aide financière est plafonnée à 350 € par jour et limitée à 1 400 € par an et par Idel. Mais des fonds spécifiques peuvent en plus couvrir, en partie, le coût de certaines formations de longue durée, un bilan de compétences ou une formation de reconversion. Pour le FIF-PL aussi, la demande de prise en charge se déroule en ligne, en amont de la formation.

Valoriser la dynamique

Les formations financées par le FIF-PL ne sont pas prises en compte dans le cadre du DPC. Mais prochainement, les Idels (comme tous les infirmiers) pourront saisir sur le site www.mondpc.fr toutes les formations qu’ils ont effectuées, qu’elles aient été financées par l’ANDPC, le FIF-PL ou sur leurs fonds propres et qu’il s’agisse de formation à proprement parler ou d’activités d’enseignement ou de tutorat. « Le DPC est l’une des briques de la formation professionnelle, mais il n’englobe pas tout », résume Valérie Durand. Les infirmiers pourront ainsi justifier de leur dynamique générale de maintien de leurs compétences au regard de leur obligation de formation.