Dominique Guezou, Idel à Paris depuis 35 ans, consacre environ le quart de son temps à la formation.
« J’ai donné ma première formation il y a une quinzaine d’années, quand la démarche de soins infirmiers est apparue. Il a fallu former beaucoup d’Idels à cette nouvelle procédure, et l’Institut national de formation continue des infirmières (Infci) m’a proposé de le faire. Au début, j’ai passé un temps fou à préparer ces sessions de trois jours. Le programme doit être en rapport avec le cahier des charges, il faut anticiper la gestion du groupe, celle du temps… On ne s’improvise pas formateur du jour au lendemain. Au bout du compte, faire de la formation m’a passionnée. Comme nous sommes neuf infirmières au cabinet, je peux bloquer des dates longtemps à l’avance. Aujourd’hui, je travaille régulièrement pour l’Infci, d’autres organismes de formation continue et parfois en Ifsi, sur des sujets très variés. En formation initiale, je viens ponctuellement présenter le mode d’exercice libéral mais aussi les réseaux de soins, car je travaille beaucoup avec un réseau diabète. En formation professionnelle, j’interviens sur le diabète, les plaies et la cicatrisation, la nutrition, mais aussi la responsabilité professionnelle. Rapidement, j’ai décidé de me former sur ces sujets en suivant des diplômes universitaires. C’est nécessaire pour être légitime en tant que formatrice. L’expérience professionnelle est essentielle, mais elle ne suffit pas. Il faut être en mesure d’envisager le sujet de manière plus large, savoir où chercher les dernières évolutions et connaître les bases indispensables. J’aime animer des formations, transmettre des connaissances et échanger avec d’autres professionnels. Certains sont libéraux et apprécient que je le sois aussi, mais d’autres travaillent à l’hôpital, en Ehpad ou ailleurs. Je comprends mieux leur fonctionnement, leurs difficultés et ce qui peut compliquer leurs relations avec les Idels… C’est très riche ! Ces formations m’obligent aussi à être toujours au courant de l’actualité des sujets sur lesquels je forme. Aujourd’hui, je ne conçois pas mon activité libérale sans mon activité de formatrice. C’est peut-être moins rentable que l’exercice libéral, mais c’est une respiration précieuse ! »
« Une infirmière libérale qui intervient en formation, c’est avant tout une infirmière. Dans les Ifsi, nous recherchons des professionnels qui ont développé une expertise pour compléter les apports des équipes pédagogiques internes. Les infirmières y ont toute leur place. La particularité de leur mode d’exercice est intéressante car tous les étudiants ne vont pas en stage en libéral. Sur les sujets sur lesquels elles interviennent, elles apportent leur expérience dans la prise en charge des personnes à domicile, dans le cadre ambulatoire, ou en matière d’exercice pluriprofessionnel. Les infirmières libérales peuvent aussi tout à fait apporter en formation continue leur expertise sur des sujets sur lesquels elles ont développé leurs compétences, bien au-delà des spécificités de leur mode d’exercice. Dès qu’une infirmière libérale a envie de faire de la formation, cela vaut le coup de s’investir ! »