Le gouvernement a lancé en septembre la deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens pour 2019-2022.
Les ministres de la Santé et de la Transition écologique et solidaire ont présenté le 3 septembre la nouvelle stratégie du gouvernement qui vise à réduire l’exposition de la population aux perturbateurs endocriniens et la contamination de l’environnement. Ainsi, dès l’année prochaine, une liste officielle de ces substances sera publiée, et une campagne d’information du grand public sera lancée afin de « sensibiliser sur les risques liés à l’utilisation de certains produits chimiques ». À destination des futurs et jeunes parents, un site Web intitulé Agir pour bébé* a d’ores et déjà été mis en ligne afin de donner des conseils pour limiter l’exposition aux produits chimiques, dont les perturbateurs endocriniens, des femmes enceintes et des tout-petits. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a souligné que « beaucoup de Français interrogent leur médecin sur quelles précautions prendre face aux perturbateurs endocriniens ».
Le gouvernement souhaite aussi améliorer les connaissances dans ce domaine afin de mieux comprendre l’impact de ces substances sur la santé. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) va ainsi expertiser au moins six substances en 2020, puis neuf à partir de l’année suivante. L’agence proposera « quand elle juge les données suffisantes, la reconnaissance de ces substances comme perturbatrices endocriniennes au titre des règlements européens ». Pour sa part, Santé publique France a publié, pour la première fois, une étude sur le niveau d’imprégnation de la population à 70 substances chimiques entrant dans la composition de produits du quotidien : bisphénols, phtalates, parabènes, éthers de glycol, retardateurs de flamme bromés et composés perfluorés. L’étude a porté sur 1 104 enfants et 2 503 adultes. Verdict : « Ces polluants sont présents dans l’organisme de l’ensemble des adultes et des enfants », avec des niveaux d’imprégnation plus importants chez les enfants. Ainsi, par exemple, la population reste « majoritairement imprégnée » par le bisphénol A, pourtant interdit dans tous les contenants alimentaires depuis janvier 2015. Les phtalates ont été retrouvés chez 80 à 99 % de l’échantillon alors que la plupart d’entre eux sont classés comme reprotoxiques. De même, l’ensemble de la population semble exposée à au moins un des éthers de glycols qui sont suspectés d’être hématotoxiques et néfastes à la reproduction.