FONDS MONDIAL
ACTUALITÉ
Du 8 au 10 octobre, Lyon a accueilli la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui a atteint l’objectif fixé par le président Macron.
« Accélérer le mouvement ». C’est avec ce mot d’ordre que s’est ouverte la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida. Car après des années de diminution des taux d’incidence et de mortalité de ces trois pathologies, le risque de résurgence est grand. Un relâchement de la prévention contre le sida, les difficultés d’accès aux traitements, la stigmatisation et la discrimination qui alimentent l’épidémie font toujours courir le risque de recrudescence de l’épidémie. La résistance croissante des moustiques aux insecticides et des patients aux antipaludéens se traduit par un accroissement des cas de paludisme. Et la résistance aux antimicrobiens dans le traitement de la tuberculose constitue une menace mondiale de santé publique.
Créé en 2002, le Fonds mondial est une organisation internationale visant à mettre un terme, le plus rapidement possible, aux trois épidémies. Chaque année, il investit plus de 4 milliards de dollars à l’appui de programmes dirigés par des spécialistes locaux, dans une centaine de pays. Cette année, en accueillant la conférence, la France, par la voix du président Emmanuel Macron, a souhaité marquer un virage en appelant à une augmentation de 15 % des dotations, pour atteindre 14 milliards de dollars sur le prochain cycle triennal, de 2020 à 2022. Le président, qui avait déclaré dans son discours d’ouverture qu’il ne laisserait « personne sortir de cette salle tant que l’objectif des 14 milliards ne sera pas atteint », a fait le « job » en mobilisant les États ainsi que des fonds privés. Si, selon les ONG, ce montant reste insuffisant pour éradiquer ces trois maladies à l’horizon 2030, l’argent mobilisé devrait permettre, d’après le Fonds mondial, de sauver 16 millions de vies, de réduire le nombre de décès liés aux trois maladies à 1,3 million en 2023 et d’éviter 234 millions d’infections ou de cas.
Emmanuel Macron a souligné que « là où les systèmes de santé sont faibles, le combat contre les maladies est moins performant », et confirmé l’effort de la France, 2e contributeur historique du Fonds, pour accroître l’aide multilatérale afin d’aider les acteurs locaux des pays vulnérables, notamment les pays du Sahel, à renforcer leur système de santé et améliorer l’accès aux soins. Il a par ailleurs réaffirmé l’importance de la recherche, avec le soutien renouvelé à l’Unitaid, et de la vaccination, au travers notamment de la participation à Gavi l’Alliance du Vaccin, une organisation internationale qui vise à assurer aux enfants vivant dans les pays les plus pauvres un meilleur accès aux vaccins. Et il a souligné le réinvestissement de la France dans l’aide bilatérale envers les pays africains, sur trois axes prioritaires : la santé maternelle et infantile et la santé sexuelle et reproductive, la couverture santé universelle et le renforcement des systèmes de santé.