L'infirmière Libérale Magazine n° 363 du 01/11/2019

 

ACTUALITÉ

Marie-Claude Daydé  

infirmière libérale

Alors qu’elle effectue un pansement chez un patient diabétique de 78 ans, qu’elle connaît depuis peu, une infirmière libérale, à la recherche d’un sac poubelle, découvre dans le placard du patient 21 boîtes de paracétamol 1 g, dont certaines sont périmées, 9 boîtes de suppositoires du même dosage, et aucune prescription médicale pour ces traitements ! L’infirmière s’interroge, car le patient ne se déplace pas. Ce sont des voisins « bienveillants », auxquels il a demandé de lui rapporter chacun trois ou quatre boîtes du médicament, qui lui ont permis de constituer son stock. En réponse à l’infirmière qui cherche à savoir quand et comment est pris ce traitement, le patient répond qu’il fait une « cure » de temps en temps, quand les douleurs se réveillent. La « cure » consistant à prendre 4 g de paracétamol/j et un suppositoire matin et soir, le patient n’ayant pas identifié que cela porte sa dose journalière à 6 g/j et constitue un surdosage.

Consciente du mésusage du paracétamol, l’ANSM souhaite que ces médicaments ne soient plus présentés en libre accès dans les pharmacies à compter de janvier 2020 afin d’en sécuriser davantage l’utilisation. Le pharmacien devrait alors délivrer lui-même le médicament qui ne sera plus en « self-service ». Les surdosages entraînent une hépatotoxicité (voir « Point sur l’intoxication au paracétamol », p. 50) qui nécessite le plus souvent une hospitalisation. Dommage !