Palpitant

Sophie Le Garrec

Sociologue de profession, l’auteur prend des notes par habitude, y compris pendant son suivi de patiente souffrant d’une pathologie cardiaque, qui lui valu quelques semaines d’hospitalisation en chirurgie cardiovasculaire et un suivi extra-hospitalier. S’ensuit cet ouvrage, récit de son expérience, qui donne à voir les conséquences de certains fonctionnements et représentations. Le lit devient poste d’observation des relations patient/professionnel de santé autant que de l’organisation du parcours de soins. Ce lit qui, en mettant le malade en position couchée, serait responsable de l’asymétrie relationnelle permanente entre soignant et soigné, accentuée par des rapports de domination dans l’organisation de chaque instant. Déséquilibre confirmé lorsque l’on réalise que l’on est devenu dépendant pour tous les gestes de la vie courante, voire intimes, ou encore lorsqu’on ne parvient pas à faire prendre sa douleur en compte. L’accueil, digne d’un hôtel quatre étoiles, cède la place à une réalité de prise en charge beaucoup moins fastueuse, perdant de son sens et de sa qualité. Information erronée ou manquante, temporalité bousculée et paradoxes participent à l’usure des soignants, et ponctuent ce parcours perçu parfois comme maltraitant.

→ L’Harmattan, 2019, 198 pages, 20,50 €.