L'infirmière Libérale Magazine n° 364 du 01/12/2019

 

ACCUEIL DES ÉTUDIANTS

L’EXERCICE AU QUOTIDIEN

Géraldine Langlois  

Caroline Morvan, Idel près d’Orléans, accueille deux étudiants en stage par an. Un investissement en faveur des relations ville-hôpital de demain.

Nous acceuillons plutôt les étudiants de fin de deuxième année. Quand le stage de dix semaines est scindé en deux parties, une pause entre les deux est bénéfique à la fois pour l’étudiants et pour nous.

Deuxième ou troisième année

Nous faisons connaissance avec l’étudiant quinze jours avant le stage. Nous lui expliquons le déroulement de la tournée, les soins les plus fréquents, évoquons ceux avec lesquels il ou elle se sent à l’aise, et ses objectifs. Nous parlons aussi du secret professionnel et de l’obligation de discrétion. Ensuite l’étudiant nous suit en tournée, trente-cinq heures par semaine. Nous ne recevons rien pour l’encadrement des stagiaires alors que tout prend plus de temps quand on explique à un étudiant. Après une journée d’observation, l’ESI peut être amené à réaliser des soins s’il est à l’aise, qu’il a déjà pratiqué des soins de base et qu’il souhaite le faire. À domicile, il n’y a pas de chariot, l’animal domestique du patient peut survenir n’importe quand… Lors d’un soin complexe, la première fois, on le fait soi-même et la fois suivante on accompagne l’étudiant. Dans la voiture, on reparle des soins et des aspects administratifs. Le soir, au cabinet, on leur fait faire des calculs de doses. Ils nous accompagnent aussi aux formations et aux réunions de CPTS.

Coordination

Nous questionnons les étudiants sur nos pratiques pour évaluer si elles correspondent à ce qu’ils apprennent à l’école et aux bonnes pratiques. On travaille la lecture de situations et on échange sur la coordination, comme par exemple la personne à contacter en cas de question sur une prescription : le médecin, le pharmacien, le secrétariat du service hospitalier ?

Il y a de gros soucis de communication entre la ville et l’hôpital, qui ne perçoit pas vraiment nos besoins. Or, les ESI sont de futurs infirmiers qui travailleront dans des services hospitaliers dont sortent nos patients. En leur ouvrant notre univers, ils connaîtront mieux le libéral et les relations ville-hôpital s’amélioreront.

Florence Girard, présidente de l’Association nationale des directeurs d’écoles paramédicales (ANDEP)

« Les stages en libéral sont intéressants car ils permettent aux étudiants de découvrir un contexte de travail différent de l’hôpital. C’est le patient qui accueille, chez lui, et l’étudiant doit s’adapter au contexte du domicile. Comme les personnes sortent plus rapidement qu’avant de l’hôpital, les ESI découvrent une diversité importante de soins. S’ils ne font pas bien les choses – ils sont en apprentissage – cela déplaît aux patients, qui peuvent se plaindre ou changer d’infirmière… Nous en parlons avec eux avant leurs stages en libéral : ils sont préparés en termes de connaissance de ce terrain de stage, d’objectifs et de comportement. »