Une application pour combattre la désinformation en santé - L'Infirmière Libérale Magazine n° 366 du 01/02/2020 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 366 du 01/02/2020

 

INFORMATION

ACTUALITÉ

Laure Martin  

Un projet européen visant à lutter contre les rumeurs en matière de santé vient de se mettre en place. No rumour health project concerne plus spécifiquement les personnes âgées.

UN CONSORTIUM INTERNATIONAL D’INTERVENANTS S’EST RÉUNI POUR LANCER LE PROJET NO RUMOUR HEALTH PROJECT, PORTÉ NOTAMMENT PAR L’UNIVERSITÉ DE VALENCE (ESPAGNE). Il s’organise principalement autour de la conception d’une application mobile destinée aux personnes âgées de plus de 65 ans, et plus précisément les femmes, pour les aider à identifier les « fausses informations », ce public étant le plus concerné par la santé de ceux qui les entourent.

Deux objectifs

Pour mener à bien cette tâche, ce projet de deux ans a reçu un financement de 130 000 euros. Il repose sur deux objectifs principaux : l’un prend donc la forme d’une application mobile qui vérifiera les informations les plus fréquentes en matière de santé et les informations ayant été le plus partagées sur les réseaux sociaux. L’autre consiste à développer des modules en ligne pour apprendre à identifier les fausses informations et savoir quelles pages sont fiables. « Ces modules peuvent aider à discerner si les informations sont vraies ou fausses », a fait savoir Empar Vengut, responsable du projet No Rumour Health Project. Tous les contenus qui seront créés seront disponibles dans les trois langues des pays participants : l’Espagne, la Pologne et la Grèce, en plus de l’anglais. Ils seront développés en collaboration avec plusieurs associations du domaine social et sanitaire qui contribueront à soutenir l’étude et à tester son application.

L’avis de l’Ordre national des infirmiers

« Cette initiative est très intéressante, estime Patrick Chamboredon, président du Conseil national de l’Ordre des infirmiers (Oni). En France, comme dans d’autres pays du monde, la vaccination par exemple fait l’objet de nombreuses fake news évoquant des cas d’autisme ou d’anorexie à la suite de vaccinations. Ces affirmations ne reposent sur aucun fondement scientifique. Il est important de les combattre, aussi bien du côté des professionnels de santé que du grand public. » D’ailleurs, Santé publique France a créé un site dédié https://vaccination-info-service.fr/ afin de recenser toutes les informations à connaître sur la vaccination. « À l’ONI, nous diffusons toutes les informations scientifiques nécessaires pour la profession et les recommandations de bonnes pratiques de la Haute autorité de santé, ajoute Patrick Chamboredon. Le besoin est réel. Il ne faut pas laisser place à la désinformation. »