ACCÈS AUX SOINS
ACTUALITÉ
Le Défenseur des droits a publié, en février, un rapport pour « éclairer une nouvelle fois le problème majeur d’accès aux services publics et d’exercice réel des droits », en particulier dans le domaine de la santé.
Le Défenseur des droits note en effet des « carences structurelles accentuées par une insuffisante prise en charge des frais de santé ». L’offre libérale est très peu développée sur l’île et c’est le centre hospitalier qui fournit la majeure partie de l’offre de soins. Celui-ci s’appuie aussi sur 13 centres de consultations qui assurent les soins primaires de proximité et des actions de prévention. Un projet d’extension du centre hospitalier est en cours. Néanmoins, « la réflexion sur les moyens pour désengorger l’hôpital ne saurait être déconnectée d’une réflexion plus générale sur l’élargissement des possibilités d’accès à une protection maladie », ajoute le Défenseur des droits. En effet, l’aide médicale d’État (AME) n’existe pas à Mayotte, mais l’État doit néanmoins assurer la prise en charge des soins urgents et vitaux. Cette obligation pèse ainsi fortement sur le centre hospitalier. Autre lacune : la CMU-C n’existe pas non plus dans le département de Mayotte car les prestations sociales sont versées par une caisse spécifique, la caisse de Sécurité sociale de Mayotte, dont les conditions d’affiliation sont spécifiques. « L’accès à ces dispositifs, outre la progression vers l’alignement des législations, permettrait à ces derniers de bénéficier de soins de ville et de désengorger ainsi l’hôpital public dans l’intérêt de tous », souligne le Défenseur des droits, qui constate que cet état de fait a contribué à « freiner le développement de l’offre de soins libérale ». L’île ne compte ainsi que 20 médecins généralistes pour une population de 250 000 habitants. Plus généralement, le Défenseur des droits regrette que « l’accent mis sur la lutte contre l’immigration irrégulière » se fasse « au détriment d’un investissement conséquent au profit des missions de service public ».