L'infirmière Libérale Magazine n° 367 du 01/03/2020

 

FIN DE VIE

ACTUALITÉ

Véronique Hunsinger  

Après qu’un médecin généraliste, en Normandie, a été mis en examen en novembre dernier et interdit d’exercice pendant plusieurs mois pour avoir injecté du midazolam à plusieurs patients en fin de vie, une remise à plat des règles était attendue

AINSI, MI-FÉVRIER, LA HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ (HAS) A PUBLIÉ DE NOUVELLES RECOMMANDATIONS SUR LES MODALITÉS D’UTILISATION DES MÉDICAMENTS NÉCESSAIRES POUR ACCOMPAGNER LES PATIENTS EN FIN DE VIE PAR UNE SÉDATION, NOTAMMENT AU DOMICILE. La HAS rappelle qu’aucun médicament n’a aujourd’hui d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la sédation profonde, continue et maintenue jusqu’au décès, telle qu’elle est autorisée et encadrée par la loi Claeys-Leonetti de février 2016. « En conséquence, aucune information n’est disponible sur leurs modalités d’utilisation dans cette situation », souligne-t-elle. C’est le midazolam injectable, qui dispose d’une AMM pour l’anesthésie, qui est généralement utilisé en première intention. Si celuici n’est pas adapté à la situation ou au patient, viennent en seconde intention la chlorpromazine et la lévomépromazine, des antipsychotiques. Ainsi, dans la suite logique de sa recommandation sur leur bonne utilisation, la HAS a demandé aux pouvoirs publics de permettre la dispensation de ces médicaments en ville, alors qu’ils relèvent aujourd’hui de la réserve hospitalière, et sont, de fait, accessibles uniquement aux services d’hospitalisation à domicile (HAD). Message reçu par l’ex-ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui a immédiatement annoncé que la dispensation en ville du midazolam en officine de ville serait possible d’ici le mois de juin. Le ministère devra également définir un « parcours sécurisé prévoyant notamment, pour les situations nécessitant une démarche collégiale, l’obligation pour le prescripteur de passer convention avec une équipe mobile ou un service hospitalier de soins palliatifs afin de garantir la collégialité de la décision, ainsi que l’accompagnement et le suivi des patients ». Actuellement, quatre personnes sur dix décèdent à domicile ou à l’Ehpad.

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