Depuis septembre 2019, Sophie, Idel en Auvergne, a développé une activité de réflexologie plantaire. Une manière pour elle d’intervenir préventivement auprès des patients.
En France, nous sommes dans le “tout curatif”. Les tutelles ne nous donnent pas les moyens de faire de la prévention en libéral. Idel depuis une vingtaine d’années, j’ai commencé à trouver cela pesant. Je me suis alors tournée vers la médecine chinoise, notamment la réflexologie, afin de traiter les gens en amont. Le but est qu’ils restent en bonne santé. J’ai d’abord essayé pour moi, et les séances ont révélé un déséquilibre gynécologique. Cela m’a amenée à consulter et mon médecin a découvert que j’avais une maladie grave. En aucun cas la réflexologie ne se substitue à un diagnostic médical. J’ai suivi une formation de trois ans, financée en partie par le Fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux (FIF-PL). La réflexologie plantaire consiste en un massage de la voûte plantaire, où se situe une cartographie des organes du corps humain et 7 200 terminaisons nerveuses. La stimulation des points sous le pied permet, par un influx nerveux, d’atteindre une zone visée dans le corps. La séance débute par une anamnèse afin de connaître les antécédents du patient, son mode de vie, ses traitements. Puis j’étudie la raison de sa venue avant de masser sa voûte plantaire. Les patients viennent me voir pour des problèmes de sommeil, d’excès de poids, de fertilité, d’arrêt du tabac, d’immunité ou d’énurésie primaire chez les enfants. On convient d’un rendez-vous au bon moment du cycle d’ovulation afin de stimuler les ovaires, les trompes de Fallope ou pour apprendre à se détendre. J’ai par ailleurs une formation spécifique en cancérologie, ce qui me permet d’agir auprès des patients pour réduire les effets secondaires de la chimiothérapie et pour potentialiser le traitement. Le nombre de séances varie en fonction de chacun, mais il est toujours utile d’effectuer une ou deux séances par an pour entretenir le bien-être et agir en amont des maladies. Aujourd’hui, mes journées sont divisées en deux : le matin, je suis Idel ; l’après-midi, réflexologue. Mais je ne mélange pas les deux activités, mes patientèles sont bien différenciées.
L’infirmier ne peut conseiller au patient un remède insuffisamment éprouvé. Or la réflexologie n’a, à ce jour, fait l’objet d’aucune étude scientifique sérieuse. Par conséquent, cette pratique ne peut être assimilée à la profession d’infirmier. L’infirmière qui pratique la réflexologie doit distinguer ses deux activités, dans le lieu comme dans les moyens de contact, ne doit en aucun cas user du titre infirmier et ne pas faire de la publicité. À défaut, elle s’expose à des poursuites. Concrètement, elle ne peut pas exercer cette activité au même endroit que son activité d’infirmière, elle doit s’interdire de mentionner le fait qu’elle appartient à la profession. Enfin, la réflexologie n’est pas un acte figurant dans la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP). Pour être rémunérée, l’Idel doit pratiquer cette activité complètement en dehors de l’exercice infirmier.