Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) s’est associé à un nouveau prestataire à domicile, Timkl. Ce dernier propose de centrer les soins des patients sous pompe à insuline autour d’une meilleure coopération entre les professionnels de santé de ville, dont les infirmières libérales.
TIMKL, UN NOUVEAU PRESTATAIRE DE SANTÉ À DOMICILE, a élaboré avec le Sniil et l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (Upso) une prise en charge inédite pour les personnes diabétiques sous pompe à insuline. Ces patients n’ont généralement pas de contact avec les soignants libéraux, mais uniquement avec le prestataire lors de la livraison du matériel. « Ils sont en majorité autonomes, car étant malades depuis leur plus jeune âge, les diabétologues leur ont enseigné cette autonomie, résume Antoine Pouyet, responsable du développement commercial de Timkl. Pourtant, cela ne les empêche pas d’avoir besoin d’un suivi régulier et d’une écoute attentive. » « La problématique est celle de l’observance et de l’absence de suivi, pointe du doigt John Pinte, vice-président du Sniil. Étant en auto-soins depuis de nombreuses années, il peut leur arriver de décrocher de leur traitement, source de complications. » C’est pour éviter ce décrochage que les fondateurs de Timkl proposent une prise en charge centrée sur les professionnels de santé de ville. Ces derniers peuvent ainsi offrir un temps d’écoute et un accompagnement complémentaire au suivi médical du médecin, avec davantage de coordination, d’accompagnement et de prévention autour de la maladie.
Dans le cadre de Timkl, la collaboration entre le prestataire, le pharmacien d’officine et l’infirmière libérale est au cœur de la prise en charge. Le prestataire s’occupe de la livraison du matériel au pharmacien d’officine qui va, quant à lui, fournir le matériel au patient. L’infirmière coordinatrice de Timkl forme le pharmacien d’officine, l’Idel et le patient à l’usage du matériel. Elle peut également gérer les rendez-vous de ce dernier. Cependant, tout ce qui concerne le suivi sera effectué par les professionnels de ville libéraux. « Les patients vont d’abord bénéficier d’un contact plus régulier avec le pharmacien lors de la livraison du matériel, puis d’un suivi par l’Idel, au cours d’un long entretien d’une heure, environ deux fois par an », détaille Antoine Pouyet. L’Idel peut également assurer une prise en charge plus régulière, plusieurs fois par semaine, pour les patients qui ne sont pas encore autonomes, notamment les enfants. « Lors de ses visites, elle peut alors revoir le traitement si besoin », rapporte John Pinte. Et d’ajouter : « Notre volonté, en nous associant à Timkl, est de permettre aux Idels d’être davantage impliquées dans le suivi des maladies chroniques, dans le traitement et dans l’éducation des patients, car jusqu’à présent, nous disposions des compétences, mais nous ne les exploitions pas. » Pour la mise en œuvre de ce suivi, une application développée par Timkl est accessible aux patients, aux Idels, aux pharmaciens et aux médecins généralistes. Elle reprend le projet personnalisé de soins et permet de faire le point sur le traitement, les examens en cours et ceux à réaliser. « Les professionnels de santé ont également accès à un volet plus technique, avec les recommandations de la Haute autorité de santé, précise John Pinte. Ils peuvent aussi se renseigner, via l’application, sur le déroulé de la prise en charge pour être opérationnels en arrivant au domicile du patient. »
La rémunération des infirmiers et des pharmaciens impliqués est forfaitaire et contractuelle, mais Timkl ne souhaite pas communiquer sur son montant actuellement. « Les fondateurs de Timkl ont décidé de consacrer une partie du forfait qu’ils perçoivent en tant que prestataires pour rémunérer les professionnels de ville selon le temps passé à la formation et au suivi du patient », précise toutefois John Pinte. Pour le moment, trois agences sont ouvertes en France, à Dijon, Nantes et Paris, l’objectif étant de couvrir le territoire. Les Idels sont mobilisées via les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) et les syndicats locaux. Une trentaine d’Idels nantaises et une vingtaine d’Idels dijonnaises sont déjà formées. Certaines se sont portées volontaires pour assurer l’astreinte téléphonique pour les patients, « ce qui montre bien leur envie de s’engager dans un suivi plus large que les seuls soins techniques », conclut John Pinte.