Florent Oiseau
Alain, quarantenaire loser et attachant, mène une carrière d’acteur dont rien ne semble vouloir troubler le calme plat. Chaque dimanche, il rend visite à sa grand-mère, aux Magnolias, où sa vie s’écoule inexorablement. Ce petit-fils aimant préfère dire que ses visites lui donnent bonne conscience. Pourtant, son attachement est criant, nourri par nombre de souvenirs d’enfance touchants, de moments simples et forts, inscrits dans son patrimoine émotionnel. Leur confiance mutuelle, qui n’est pas entravée par une pudeur excessive, n’empêche pas quelques surprises. Un jour, la grand-mère lâche pour la première fois un « je t’aime » à son petit-fils interdit, avant d’ajouter négligemment : « Aide-moi à mourir. » Dès lors, Alain essaie de savoir que faire de cette requête, ce qu’elle signifie. On rit de bon cœur lorsqu’il demande « tu n’étais pas heureuse avec pépé ? », et que sa grand-mère lui répond : « Il a toujours été là, c’était comme un bras ou une jambe, on n’aime pas une jambe, on vit avec. Et puis, un jour, on vous l’enlève et tout devient bancal. » D’autres récits, plus poignants, concernent le père d’Alain, qui n’a pas pardonné à sa mère ses écarts de conduite, jadis. Un roman drôle et touchant.
→ Éditions Allary, janvier 2020, 225 pages, 17,90 €.